LE RESPECT (PARTIE 1 DE 3)

  • par Aisha Stacey (© 2011 IslamReligion.com)
  • Description: Avoir du respect pour Dieu revient à Lui obéir.

  • Respect_(part_1_of_3)_001.jpgÊtre honoré, estimé et hautement considéré, telle est la définition du respect la plus courante.  En fait, des dictionnaires décrivent le respect comme un égard courtois à l’endroit des sentiments des gens et lient le respect à l’honneur, à la gentillesse, à l’obéissance et à la tolérance.  Alors qu’en est-il du respect, en islam?  L’islam affirme qu’il revient à chaque individu de traiter la création avec respect, honneur et dignité, et que Celui qui mérite le plus d’être respecté est le Créateur.  Le respect commence d’abord et avant tout avec le fait d’aimer les commandements de Dieu et d’y obéir, et de ce respect découlent les bonnes manières et le sens moral et éthique inhérents à l’islam.

    « Quiconque obéit à Dieu et à Son messager, craint Dieu et remplit ses devoirs (envers Lui), celui-là récoltera le succès. » (Coran 24:52)

    Afin que nous fassions partie de ceux qui connaissent le succès, l’islam exige de nous que nous apprenions à obéir à notre Créateur et à traiter les gens, l’environnement, les croyants et nous-mêmes avec respect.  Si l’on garde à l’esprit que les croyants forment une seule nation et que si une partie de la nation souffre, c’est toute la nation qui souffre avec elle, on comprend que le respect des uns envers les autres est essentiel.  L’islam nous enseigne que nous devrons rendre compte non seulement de nos actions, mais aussi de l’influence que nous aurons eue sur les autres et sur la création en général.  L’islam nous ordonne d’enjoindre le bien et de condamner le mal, et même de l’empêcher lorsque c’est possible.  L’islam établit un lien entre le respect et la paix, l’amour et la compassion, qui sont aussi des attributs de Dieu; par conséquent, pour remplir notre obligation d’honorer Dieu et de Lui obéir, nous devons d’abord respecter l’honneur, la réputation et la vie privée des autres.  Le respect implique également de rester à l’écart des péchés majeurs comme la médisance, le mensonge, la calomnie et le commérage.

    Le respect pour l’humanité se traduit, entre autres, par le fait de se tenir éloigné des péchés qui sèment la discorde parmi les gens et qui mènent à la destruction.  Le respect inclut le fait d’aimer, pour nos frères et sœurs en islam, ce que nous aimons pour nous-mêmes.  Cela implique également de traiter les autres comme nous souhaiterions être traités et comme nous espérons que Dieu nous traitera : avec compassion, amour et miséricorde.  Les péchés majeurs jettent une barrière entre les hommes et la miséricorde de Dieu, en plus d’être la cause de nombreux tourments, de détresse et de maux divers, tant en ce monde que dans l’au-delà.  Dieu nous ordonne de rester éloignés du péché et de lutter contre les traits destructifs de notre propre caractère.  Il nous apprend également que la suspicion, la médisance et le commérage ne nous apportent rien d’autre que de la honte et du déshonneur.

    « Ô vous qui croyez!  Évitez le plus possible de soupçonner (les autres), car la suspicion, dans certains cas, est un péché.  Ne vous espionnez pas les uns les autres et ne médisez pas les uns des autres.  L’un de vous aimerait-il manger la chair du cadavre de son frère? Non, vous en auriez horreur !  (Ainsi en est-il de la médisance.)  Et observez vos devoirs envers Dieu.  Certes, Il est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 49:12)

    Ibn Abbas, un des compagnons du prophète Mohammed et commentateur du Coran a dit que Dieu a interdit la médisance de la même façon qu’Il a interdit de manger la chair d’une personne morte.  Manger la chair d’une personne morte est un acte que les gens ont naturellement en aversion; ils devraient donc ressentir la même aversion envers la médisance.  Le respect implique de se soucier du bien-être des autres et nul ne devrait déchiqueter la réputation des autres de la même façon que les charognards déchiquettent la chair des animaux morts.

    La médisance

    Certaines personnes croient que la médisance ne se résume qu’à des paroles et se demandent quel tort cela peut bien causer.  Mais les paroles sont en fait très puissantes et ont parfois une portée considérable.  En plus du manque flagrant de respect envers la personne que visent nos propos, il faut comprendre que ces « simples » paroles peuvent causer beaucoup de peine à la personne visée, en plus de nous assurer une place en Enfer.  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a mis en garde contre le sort qui attend ceux qui manquent totalement de respect aux autres.  Il a dit : « Il se peut qu’un homme profère une parole sans penser aux possible implications; mais à cause de cette parole, il sera plongé dans l’Enfer aussi profondément que la distance séparant l’Est de l’Ouest. »[1]

    Une fois, un compagnon du Prophète lui demanda de quelle façon il pouvait être admis au Paradis et éloigné de l’Enfer.  Le Prophète mentionna les vertus des bonnes actions et demanda à son compagnon s’il souhaitait connaître les fondements des bonnes actions.  À sa réponse affirmative, le Prophète lui montra sa langue en la tenant entre ses doigts, puis lui dit : « retiens-la [i.e. ta langue]. »  Son compagnon lui demanda, incrédule : « Devrons-nous rendre compte de nos paroles? »  Le Prophète lui répondit que rien n’envoyait les gens plus rapidement en Enfer que ce qui sortait de leur bouche.[2]

    Maintenant que nous savons que la médisance ne se résume pas qu’à de simples paroles inoffensives, comment pouvons-nous la définir, exactement?  Médire équivaut à parler d’une personne de manière désobligeante ou d’une manière qui déplairait à la personne visée (car, bien sûr, c’est toujours fait dans le dos de la personne et non devant elle).  Le prophète Mohammed a défini la médisance comme le fait de « dire, de votre frère, quelque chose qu’il n’aimerait pas entendre à son sujet ».[3]  L’imam an-Nawawi a dit que la médisance envers autrui « inclut les remarques sur son corps, sa pratique religieuse, sa situation sociale, son apparence physique, son caractère, ses richesses, ses parents, ses enfants, son époux(se), ses serviteurs, ses vêtements, ses activités, ses sourires ou ses airs renfrognés, et tout ce qui se rattache à lui.  Que la chose soit exprimée en paroles ou, implicitement, par gestes, cela revient au même… »

    Quelqu’un interrogea le Prophète sur le fait de parler dans le dos d’une personne en disant la vérité à son sujet.  Il répondit en rappelant la gravité de la médisance et expliqua ainsi la différence entre médire et calomnier : « Si ce que vous dites, au sujet de votre frère, est vrai, c’est de la médisance.  Mais si ce que vous dites, à son sujet, est faux, alors c’est de la calomnie. »[4]  La calomnie, c’est proférer des mensonges au sujet d’une personne; il s’agit d’un péché majeur, susceptible d’être sévèrement châtié.  Dieu dit, dans le Coran :

    « Ceux qui calomnient Dieu et Son messager, Dieu les a maudits en ce monde comme dans l’au-delà, et Il leur a préparé un châtiment humiliant. » (Coran, 33:58)

    Dans une autre narration du Prophète, son épouse Aisha fit une fois un commentaire sur l’une de ses co-épouses en la décrivant comme petite de taille.  Le Prophète lui fit comprendre la gravité de ses paroles.  Il lui dit : « Tu as dit une parole qui, si elle était mélangée à l’eau de la mer, la contaminerait. »[5]

    La médisance est devenue si répandue, de nos jours, que les gens l’utilisent couramment pour exprimer de la colère ou de la jalousie.  Ceux qui s’en rendent coupables manquent de respect envers Dieu en Lui désobéissant, tout en causant du tort aux autres.  Des magazines et des émissions de télévision sont entièrement consacrés à rapporter toutes sortes de potins sur les autres et à fouiller dans leur vie privée.  La personne qui passe son temps à parler des autres dans leur dos et qui se plaît à faire circuler toutes sortes de potins, si elle ne prend pas conscience de son problème, qu’elle ne s’efforce pas de combattre ce mauvais trait en elle et qu’elle n’implore pas le pardon de Dieu, cette personne manque totalement de respect envers elle-même, car elle ne craint plus le feu de l’Enfer.  Ce péché est grave et son châtiment est sévère; mais Dieu est miséricordieux et accepte toujours le repentir sincère :

    « Et quiconque d’entre vous fait un mal par ignorance, se repent par la suite et s’amende…  Alors Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 6:54)

     


    FOOTNOTES:

    [1]Sahih Boukhari, Sahih Mouslim.

    [2]At Tirmidhi, Ibn Majah.

    [3]Sahih Mouslim.

    [4]Ibid.

    [5]At Tirmidhi, Abu Dawood

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