Ne suivez pas l’exemple d’Héraclius (partie 1 de 2) :

par Aisha Stacey (© 2015 NewMuslims.com)

Description: L’histoire de deux hommes qui ont choisi de mettre en péril leur vie éternelle plutôt que de se convertir à l’islam.

Dans l’histoire de l’islam, il y a deux hommes connus qui ont refusé de se convertir à l’islam en dépit du fait que la vérité leur avait été présentée clairement.  Ces hommes comprenaient et admiraient l’islam et aimaient, chacun à sa façon, le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).  Il s’agit de l’empereur byzantin Héraclius et Abou Talib, l’oncle bien-aimé de Mohammed.  Ces deux hommes, tout en reconnaissant la beauté de l’islam, furent incapables de résister à la pression de leur entourage et refusèrent d’accepter l’islam comme religion.

Lorsqu’une personne envisage de se convertir à l’islam, elle doit souvent faire face à des pressions externes.  Elle se demande ce que ses parents, son époux ou son épouse, ses frères et sœurs, ses ami(e)s penseront et diront, de même que ses collègues de travail – comment leur dire qu’elle ne pourra plus les accompagner au bar après le travail?  Ces choses peuvent paraître insignifiantes, mais lorsqu’elles s’accumulent, elles peuvent sembler trop nombreuses et trop pénibles, ce qui amène les gens à revenir sans cesse sur leur décision.  Même après qu’une personne se soit convertie à l’islam, passé l’euphorie initiale, elle peut se rendre compte que les pressions externes sont encore plus nombreuses. 

Héraclius et Abou Talib sont deux exemples très différents qui illustrent clairement à quel point il peut être facile de mettre en péril son sort dans l’au-delà pour des considérations futiles reliées à la vie d’ici-bas.

Héraclius, empereur de Byzance

En l’an 628 de notre ère, le prophète Mohammed envoya une lettre à Héraclius pour l’inviter à se convertir à l’islam.  Cette lettre faisait partie d’un lot de lettres envoyées à plusieurs chefs d’état.  Chacune s’adressait particulièrement à la personne à laquelle elle était envoyée.  La lettre envoyée à Héraclius disait, entre autres :

Je vous envoie cette lettre pour vous inviter à l’islam.  Si vous devenez musulman, vous serez sauvé – et Dieu doublera votre rétribution.  Mais si vous rejetez cette invitation, vous porterez le fardeau d’avoir égaré vos sujets.  C’est pourquoi je vous conseille vivement de porter une attention particulière à ce verset [révélé par Dieu] : « Ô gens du Livre!  Convenons d’un point commun entre vous et nous: que nous n’adorions que Dieu sans Lui attribuer d’associés, et que nous ne nous prenions pas les uns les autres comme seigneurs en dehors de Lui. »  Et s’ils se détournent, alors dites : « Soyez témoins que nous, nous sommes musulmans. »    –  Mohammed, le messager de Dieu

Héraclius ne détruisit pas la lettre, comme l’avait fait l’empereur Khosro; il décida plutôt de la lire à voix haute aux gens de sa suite et à ses ministres.  Il garda ensuite la lettre, y réfléchit et demanda des informations sur le caractère véridique de son contenu.  Il interrogea Abou Soufyan, un grand ennemi du prophète Mohammed, qui se trouvait par hasard à Byzance pour affaires.  Abou Soufyan dit la vérité au sujet de Mohammed et Héraclius en déduisit que Mohammed était un véritable prophète.  Héraclius décida donc d’inviter sa cour à embrasser l’islam.  Leur réaction face à cette invitation est rapportée par Ibn al-Natour :

 « Lorsque ses notables se furent rassemblés autour de lui, il ordonna que l’on ferme toutes les portes du palais.  Puis, il se leva et dit : « Ô Byzantins!  Si vous désirez le succès, souhaitez être correctement guidés ou voulez voir votre empire demeurer fort, alors prêtez serment d’allégeance au prophète émergent! »  En entendant ces paroles, les notables de l’Église se ruèrent en direction des portes du palais comme un troupeau d’ânes sauvages, mais les trouvèrent fermées.  Héraclius, réalisant leur aversion pour l’islam, perdit tout espoir de les voir se convertir et il ordonna de les faire revenir dans la salle d’audience.  Là, il leur dit : « Ce que je viens de vous dire n’était que pour tester la force de votre conviction et j’ai pu la constater. »  Ils se prosternèrent devant lui, satisfaits de lui, et Héraclius se détourna à jamais de la foi. »

Héraclius était manifestement à la fois convaincu et impressionné par ce qu’il avait lu et par les résultats de ses recherches.  Alors pourquoi se détourna-t-il?  Était-ce la crainte de perdre son pouvoir et son statut?  Était-ce la crainte de perdre la vie?  Son cœur était clairement enclin à embrasser l’islam et il avait honnêtement tenté de convaincre son entourage, prenant ainsi au sérieux le conseil de Mohammed de ne pas égarer son propre peuple.  Mais l’emprise du monde d’ici-bas fut trop forte pour lui et il baissa les bras, quittant ce monde sans jamais avoir embrassé l’islam.[1] 

C’est là un problème que rencontrent chaque jour ceux qui envisagent de se convertir à l’islam.  La décision de changer de religion ne devrait jamais être prise à la légère.  Cependant, être guidé vers l’islam est une bénédiction et si une personne retarde trop sa décision, elle pourrait finir par y perdre intérêt et ne pas avoir, ultérieurement, de nouvelles occasions de se convertir.

Abou Talib

Le prophète Mohammed avait huit ans lorsque, orphelin, il se retrouva sous la protection et les soins de son oncle Abou Talib.  Il était très proche de son oncle et lorsque ce dernier traversa une période difficile, Mohammed, devenu adulte, prit sous son aile Ali, son fils.  (Ali allait d’ailleurs devenir le gendre de Mohammed et le quatrième calife de l’islam.)  En prêchant le message de l’islam, Mohammed mit régulièrement sa vie en danger.  Abou Talib, qui était un homme très respecté à La Mecque, protégea Mohammed autant qu’il le pu.  Même lorsqu’il était poussé, par les gens de La Mecque, à faire taire et à contrôler son neveu, il se rangea toujours du côté de ce dernier.

Bien qu’il fût un des plus grands défenseurs de Mohammed, Abou Talib refusa toujours d’embrasser l’islam.  Même sur son lit de mort, quand Mohammed l’implora de prononcer la shahada, il refusa, affirmant qu’il était satisfait de la religion de ses ancêtres.  En réalité, il craignait de ruiner sa réputation et son honneur auprès des notables de La Mecque s’il décidait de changer de religion.  Cette même réputation qui lui avait permis de protéger son neveu durant plus de quarante ans et de passer par les périodes les plus difficiles, cette même réputation fut la raison ultime pour laquelle il refusa d’embrasser l’islam.

Depuis les débuts de la mission prophétique de Mohammed, ceux qui ont voulu embrasser cette nouvelle religion ont dû faire face à divers obstacles personnels et prendre des décisions difficiles concernant leur avenir.  Les pressions externes, telles que le fait de contrarier les membres de leur famille et leurs amis ou encore perdre leur emploi, font en sorte que plusieurs finissent par décider de mettre en péril leur salut dans l’au-delà.  Mais troquer le salut éternel pour certains avantages temporaires de ce monde est une grave erreur.

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