- par Aisha Stacey (© 2013 IslamReligion.com)
Description: L’étiquette du dou’a.
Le dou’a est essentiellement un acte de soumission envers Dieu qui démontre à quel point nous avons besoin de Lui. On fait souvent référence au dou’a comme à l’arme du croyant parce qu’il raffermit la foi, redonne espoir et soulagement aux gens en détresse et épargne au croyant les sentiments de désespoir et d’isolement. Et, plus important encore, Dieu aime qu’on L’invoque et qu’on implore Son aide et Il nous encourage à L’invoquer pour tous nos besoins et désirs.
L’érudit musulman Ibn oul-Qayyim a ainsi décrit le dou’a : « Le dou’a et les prières dans lesquels [le croyant] cherche refuge auprès de Dieu sont comme une arme; et une arme n’est efficace que lorsque la personne qui s’en sert sait s’en servir, peu importe à quel point elle est tranchante. Si l’arme est parfaite et que le bras de la personne qui s’en sert est fort et qu’il n’y a rien pour l’arrêter, alors elle détruira l’ennemi. Mais si l’une de ces trois conditions est manquante, alors l’effet recherché ne sera pas atteint. »
Il est donc essentiel, lorsque nous faisons un dou’a, de le faire de la meilleure manière qui soit. Pour reprendre l’image de l’arme, si nous voulons parfaitement affûter notre sabre, nous devons nous efforcer d’invoquer Dieu comme il se doit, en suivant l’étiquette du dou’a. Respecter cette étiquette, c’est faire preuve de sincérité et de la volonté de maximiser ses chances de voir son dou’a accepté par Dieu, qui dit, dans le Coran : « Je réponds à la prière de celui qui M’implore quand il M’implore. » (Coran 2:186)
Une foi ferme et inébranlable en l’unicité de Dieu est un des ingrédients essentiels du dou’a. Une véritable sincérité et la certitude profonde que Dieu seul est en mesure de modifier le cours des événements ou répondre à nos prières sont également nécessaires. Le croyant doit supplier Dieu avec une certaine vigueur, mais doit aussi demeurer humble, sans jamais céder à l’exaspération ou au découragement. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) aimait répéter trois fois ses dou’as et demander pardon trois fois. (Abou Daoud, An-Nassaï)
Louer Dieu comme Il mérite d’être loué constitue le point de départ pour la personne qui souhaite faire des dou’as. Un jour, alors que le Prophète était assis dans la mosquée, un homme entra, fit sa prière, puis dit, à voix haute : « Ô mon Dieu, pardonne-moi et fais-moi miséricorde. » Le Prophète l’entendit et dit : « Tu t’es trop hâté, ô adorateur! Lorsque tu es assis, après avoir fait ta prière, loue Dieu comme Il mérite d’être loué et envoies-moi des bénédictions, puis fais appel à Dieu. » (At-Tirmidhi) Le Prophète recommanda également de lever les mains au moment de faire des dou’as. Il dit : « Votre Seigneur, béni et exalté soit-Il, est Bon et Très Généreux. Et si Son serviteur lève les mains en L’invoquant, Il est trop bon pour le laisser ramener ses mains vides vers lui. » (Abou Daoud)
Louer Dieu comme il Le mérite signifie reconnaître, d’abord, Son unicité. Il est le Premier, le Dernier, le Début et la Fin. Lui seul détient le Pouvoir et la Force. Il faut donc reconnaître cela et envoyer ses bénédictions au Prophète avant d’invoquer Dieu.
Le croyant doit invoquer Dieu avec humilité. Dieu nous dit, dans le Coran, que l’humilité est une excellente qualité et que le croyant doit invoquer son Seigneur avec, à la fois, crainte et espoir. Crainte que ses actions déplaisent à son Seigneur, mais espoir que Dieu entendra ses dou’as et qu’Il le protègera des épreuves et des tribulations de cette vie.
« (Ô gens!) Invoquez votre Seigneur en toute humilité et avec discrétion. » (Coran 7:55)
« Certes, [les prophètes] rivalisaient en bonnes actions et Nous imploraient par amour et crainte envers Nous. Et ils étaient humbles devant Nous. » (Coran 21:90)
« Et invoque ton Seigneur intérieurement, en toute humilité et crainte, à voix basse, le matin et le soir, et ne sois pas du nombre des insouciants. » (Coran 7:205)
Les meilleurs moments pour faire des dou’as sont, entre autres, tout juste avant la prière du fajr (prière de l’aube), lors du dernier tiers de la nuit; durant la dernière heure avant le coucher du soleil, le vendredi; lorsqu’il pleut; et entre l’appel à la prière et le iqamah (l’appel fait immédiatement avant que la prière ne commence). Un autre excellent moment pour faire des dou’as est lors de la prosternation, durant la prière.
Le croyant doit s’efforcer d’utiliser des termes clairs et concis lorsqu’il invoque Dieu. Les meilleurs dou’as sont ceux que faisait le Prophète, mais il est évidemment permis d’utiliser ses propres mots, selon les besoins du moment. Il existe de nombreux recueils de dou’as authentiques et le croyant doit faire attention à ne faire que des dou’as qui sont permis lorsqu’il invoque Dieu.
Il est bon d’utiliser les dou’as authentiques que l’on trouve dans le Coran ou dans les hadiths, ou bien d’utiliser des paroles qui nous viennent spontanément à l’esprit lorsque nous voulons demander pardon à Dieu ou rechercher Sa protection. Il n’est pas permis d’inventer de nouvelles règles et d’établir, par exemple, ses propres heures, endroits ou nombre de répétitions de dou’as. Cela équivaudrait à un acte d’innovation, ce qui est totalement interdit.
Le dou’a du croyant doit être spontané. Lorsqu’il se tourne vers Dieu, dans un moment de détresse ou dans un moment de grande joie, il parle à Dieu du fond de son cœur et avec beaucoup de sincérité. Le croyant ne doit jamais avoir peur de converser avec Dieu, de se confier à Lui. Mais s’il initie d’étranges rituels, comme réciter tel dou’a trente fois, chaque mercredi, après la prière du ‘Asr, il vient d’apporter une innovation dans la religion. Le dou’a doit être spontané ou provenir d’une narration authentique. Ce n’est pas compliqué : l’islam, dénué de rituels et de superstitions de toutes sortes inventés par les hommes est une religion de pure dévotion à Dieu, une religion facile à suivre et réconfortante.
Parmi les situations où les dou’as sont le plus susceptibles d’être acceptés, mentionnons le dou’a de celui ou celle qui est maltraité ou opprimé, le dou’a du voyageur, le dou’a de celui ou celle qui jeûne, le dou’a de la personne désespérée et le dou’a d’un musulman(e) pour son frère ou sa sœur en son absence.