- par Ali Al-Timimi
- Description: Tiré d’une conférence prononcée à l’Université McGill, au Canada, sur l’élévation du statut de la femme, en islam. Partie cinq : comment l’islam a contribué à l’élévation du statut de la femme.
J’aimerais maintenant faire un dernier commentaire, puis nous pourrons passer à la période de questions. Considérons l’applicabilité de ces deux visions. Nous avons mentionné plusieurs idées, pensées, croyances et concepts historiques, mais quand vient le temps de les mettre en pratique, lequel réussi le mieux, en société? Lequel apporte le plus de bonheur à l’humanité? Est-ce le point de vue occidental laïque? Ou le point de vue islamique?
J’aimerais partager avec vous un exemple que j’ai vécu. J’étais à Beijing, l’été dernier, pour la quatrième conférence de l’ONU sur les femmes et il y avait un forum pour l’action où discutaient diverses nations et organisations. L’objectif de ce forum était d’élever et d’améliorer le statut de la femme à travers le monde, ce qui est, évidemment, très noble.
Ce forum était divisé en plusieurs sujets comme la pauvreté, la santé, les finances, les conflits, la violence, etc, et l’un d’eux, le douzième de douze, en fait, était le statut des jeunes filles – et donc, des futures femmes – dans le monde d’aujourd’hui. Le pays qui accueillait cette conférence, la Chine, et connu pour sa pratique consistant à tuer les filles, avant ou après leur naissance. Comme les couples chinois n’ont droit qu’à un enfant et que, dans la culture chinoise, on voit les garçons d’un meilleur œil, ils éliminent les filles dans l’espoir de voir ensuite la femme donner naissance à un garçon.
Tout le monde est au courant de cette pratique, mais comme le pays qui accueillait la conférence était la Chine, les Nations Unies voulurent éviter le sujet ou en parler le moins possible, car il n’était pas politiquement correct de le soulever alors qu’ils se trouvaient en Chine. De toute façon, les engagements pris lors de ces forums sont rarement suivis ou s’échelonnent souvent sur près d’un demi-siècle, ce qui a très peu d’effet sur le terrain. L’une des principales raisons pour lesquelles l’ONU fut créée, après la Seconde Guerre Mondiale, est le meurtre de millions d’êtres humains, dont six millions de juifs, en Europe, et pourtant, cinquante ans plus tard, l’année où l’on célébrait les cinquante ans de l’ONU, un génocide eut lieu en Bosnie. Malgré la Déclaration des Droits de l’Homme et toutes les déclarations des cinquante dernières années, un massacre est tout de même survenu. Maintenant, lorsque le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) fut envoyé aux Arabes, ceux-ci étaient connus pour tuer leurs filles en les enterrant vivantes. Ils le faisaient pour toutes sortes de raisons, mais la plupart du temps, c’était par pauvreté. Ce fait est mentionné dans le Coran : Dieu condamne fermement le meurtre des fillettes et le fait de les enterrer vivantes, de même que l’attitude des Arabes envers les filles en général. Un verset du Coran dit :
« Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux la naissance d’une fille, son visage s’assombrit et une colère profonde l’envahit. Il se cache des gens à cause du malheur qu’on lui a annoncé, (et il se demande) s’il doit la garder, malgré la honte, ou s’il doit l’ensevelir sous terre! » (Coran 16:58-59)
Plusieurs des compagnons du Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) avaient tué leurs filles, avant d’embrasser l’islam. Un jour, un homme vint voir le Prophète et lui dit : « J’ai tué dix de mes filles, au cours de ma vie; irai-je tout de même au Paradis? Dieu acceptera-t-Il mon repentir, pour ce péché, maintenant que j’ai laissé tomber la religion païenne, que j’ai cessé d’adorer des idoles et de tuer des filles? » En l’espace d’une génération, en 23 ans (le nombre d’années durant lesquelles le Prophète prêcha aux Arabes), cette pratique disparut complètement d’Arabie. Non seulement cela, mais un changement d’attitude, envers les femmes, apparut petit à petit.
Dans l’au-delà, les gens ne reçoivent pas d’autre récompense que le Paradis. C’est l’objectif ultime du musulman, c’est ce qui le motive, dans sa vie, ici-bas. Non seulement l’islam a-t-il amené les gens à cesser de tuer leurs filles, mais il a également encouragé l’éducation des filles et a promis une belle rétribution à ceux qui prennent la peine de les élever convenablement. Ce qui m’amène à mon dernier point. Si l’on considère les déclarations des droits de l’homme qui ont été faites, par le passé, on se rend compte qu’aucune n’a atteint les objectifs qu’elle s’était fixés, comme le démontrent les génocides et les droits humains bafoués, à travers le monde.
Pour conclure, contrairement aux autres civilisations, la civilisation islamique est fondée, bien sûr, sur la révélation, mais elle fut aussi, essentiellement, fondée et soutenue par des femmes. La première personne à croire à la mission de Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) fut son épouse, Khadijah. Et c’est grâce à sa fortune, à son soutien et à ses encouragements qu’il arriva à prêcher le message de l’islam au cours de la première année de sa prophétie. Le concept de liberté de culte n’existait pas chez les païens; ils virent cette mission prophétique comme une insurrection, à laquelle ils tentèrent de faire obstacle en ayant recours à la torture, au meurtre et à d’autres moyens violents. Et ils mirent tout en œuvre pour faire cesser la révélation lorsque Mohammed intensifia son prêche. Pourtant, le message de Mohammed suivit son cours, de sorte qu’aujourd’hui, plus d’un milliards de personnes, sur terre, sont musulmanes. Il y a des musulmans partout, même à Beijing, où j’ai vu une mosquée qui datait de plus de mille ans. Cela démontre que l’islam n’est pas qu’un phénomène moyen-oriental ou arabe, mais qu’il s’étend à toutes les races et à toutes les nations du monde.
Après la mort du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), l’islam se répandit à l’extérieur de l’Arabie et cela se fit surtout par l’entremise de quatre ou cinq individus, qui avaient été très proches du prophète. L’un d’eux était son épouse ‘Aisha. Elle fait partie de ceux qui ont rapporté le plus de narrations du prophète et qui ont le plus prononcé de verdicts religieux, expliqué de versets coraniques et de paroles du prophète.
De toutes les civilisations de l’histoire de l’humanité, très rares sont celles où des femmes ont joué un rôle de premier plan dans leur établissement. Les Grecs célèbres – dont les grands philosophes – étaient tous des hommes. Les pères fondateurs de l’Église étaient, évidemment, tous des hommes; et de nos jours encore, la place des femmes, au sein de cette même Église, est loin d’être acquise. Les écrivains français de la révolution étaient des hommes, de même que les grands écrivains russes. Les pères fondateurs des États-Unis étaient des hommes. L’islam est l’une des très rares civilisations dont l’établissement s’est fait, en grande partie, grâce aux efforts des femmes. Et il s’agit là d’un fait historique qui ne supporte aucune interprétation; c’est un fait que ce sont des femmes qui, en grande partie, transmirent les enseignements du prophète Mohammed.
Ce n’étaient là que quelques idées et impressions concernant la façon dont l’islam a élevé le statut de la femme.