L’élévation du statut de la femme (partie 4 de 5) : Égaux, mais différents

  • par Ali Al-Timimi
  • DescriptionTiré d’une conférence prononcée à l’Université McGill, au Canada, sur l’élévation du statut de la femme, en islam.  Partie quatre: bien que les hommes et les femmes jouissent du même statut, aux niveaux humain et spirituel, l’islam enseigne qu’ils jouent des rôles différents.

Alors, dans ce verset, nous comprenons qu’en tant qu’individus, au sein de la société, les hommes et les femmes jouissent du même statut; ils doivent tous enjoindre le bien et interdire le mal, de même qu’accomplir leurs prières et donner en charité.  Ils partagent les mêmes croyances et la même obéissance envers Dieu et envers le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) et reçoivent la même rétribution, qui est la miséricorde de Dieu.  Il s’agit là d’un concept très important, car il s’inscrit en opposition totale à la tradition occidentale actuelle, qui est le résultat, ou qui constitue plutôt un rejet de la position extrême adoptée par les philosophes grecs, qui affirmaient que la femme n’était pas un être humain à part entière.  Et en réaction à cette position extrême, l’Occident a adopté une autre position extrême selon laquelle il n’y aurait aucune différence entre l’homme et la femme.

Et de là découle le concept des « genres », un terme qui n’est pas utilisé au sens biologique car, de nos jours, on croit que les caractéristiques définissant la masculinité ou la féminité, les caractéristiques sociales, etc, sont déterminées par l’éducation, la culture et l’environnement, et qu’il n’existe pas de différence entre la façon de penser d’un homme et d’une femme ou dans leur composition, etc.  Et c’est pourquoi on utilise maintenant le terme « genre ».

L’islam, quant à lui, tout en reconnaissant que l’homme et la femme partagent la même essence, la même humanité, reconnaît également qu’ils sont fondamentalement différents.  Cette différence signifie-t-elle que l’homme soit bon de nature et la femme, mauvaise?  Non, bien sûr.  Et c’est pourquoi lorsqu’on lit un des versets du Coran qui fait la lumière sur ce sujet, Dieu dit, en mentionnant Sa création, qu’Il est Celui qui a créé la nuit enveloppante – si vous regardez, à l’horizon, vous remarquez que la nuit apparaît comme un drap enveloppant l’horizon – et qu’Il est Celui qui a créé le jour éclatant – comme se lève le soleil – et qu’Il est Celui qui a créé le mâle et la femelle.  Puis, le verset suivant dit : en vérité, ce pour quoi vous travaillez – les êtres humains s’efforcent tous d’atteindre divers objectifs – certains s’efforcent d’obtenir la satisfaction de Dieu, d’autres œuvrent à Lui désobéir, d’autres encore s’efforcent de venir en aide aux êtres humains et d’autres, à leur causer du tort.  Mais pourquoi est-ce que je parle de ce verset?  Parce que Dieu mentionne la nuit et le jour, puis mentionne le mâle et la femelle.  Ce que nous pouvons comprendre de ce verset est que la nuit a une raison d’être et le Coran nous dit qu’il y a une sagesse derrière la création de la nuit.  Et il dit aux hommes que s’il n’y avait eu que la nuit, sans que jamais ne se lève le jour, les êtres humains n’auraient pu vivre sur terre.  Et il est aujourd’hui prouvé scientifiquement que si le jour n’existait pas, certaines hormones du corps humain seraient incapables de se reproduire, ce qui rendrait impossible la survie de la race humaine.  Par ailleurs, il y a également une sagesse derrière la création du jour.  Mais peut-on prétendre que la nuit est bonne, tandis que le jour est mauvais?  Non, évidemment.  Et le contraire serait tout aussi faux.  Alors de même, l’homme et la femme ont chacun leur rôle à jouer, sans qu’un rôle soit plus important que l’autre ou moins bon que l’autre.

C’est là le principal point de discorde entre la pensée occidentale et la croyance islamique.  La pensée occidentale a accepté, à l’exception de quelques personnes, peut-être, l’idée selon laquelle les hommes et les femmes partagent la même humanité.  Les musulmans y croient depuis 1400 ans.  Mais la différence, c’est que dans la pensée occidentale, en réaction aux croyances lointaines qui voulaient que la femme ne soit pas tout à fait un être humain, on a introduit l’idée voulant que le rôle de l’homme et de la femme, au sein de la société, ne soit défini que par la culture, l’environnement et l’éducation, et qu’il n’existe donc pas de rôle défini pour chacun d’eux, car ces rôles sont interchangeables en fonction de l’éducation, etc.  En islam, cependant, il existe bel et bien un rôle défini pour l’homme et un rôle défini pour la femme.  Et qui définit ces rôles?  Le Créateur.  Il s’agit là de la différence philosophique (ou idéologique ou théologique) majeure entre les deux visions du monde.  Cela dit, il est important de comprendre que lorsque Dieu a attribué ces rôles à l’homme et à la femme, Il leur a donné à chacun des responsabilités équivalentes à leurs obligations.  Par exemple, l’islam reconnaît que la femme a une prédisposition innée pour être mère, que cette prédisposition ne vient pas de la culture, de la tradition ou de facteurs sociologiques.  Les femmes sont, de nature, plus à même de s’occuper de leurs enfants, de créer un lien affectif et maternel, psychologique et physique, qui va au-delà des simples traditions.  C’est pourquoi en islam, les femmes ont plus de responsabilités envers leurs enfants que les hommes.

Parallèlement, les obligations des enfants envers leur mère, en islam, sont plus importantes que celles qu’ils ont envers leur père.  C’est pourquoi lorsqu’un compagnon du prophète Mohammed lui demanda :

 « Qui mérite le plus que je lui tienne compagnie? »

Le Prophète lui répondit : « Ta mère. »

L’homme posa encore sa question deux fois, en demandant « qui d’autre? », et il obtint la même réponse.  Lorsqu’il la posa une quatrième fois, le Prophète lui répondit enfin : « Ton père. »

Dans le Coran, Dieu dit à l’homme que sa mère l’a porté en endurant peine par-dessus peine, faisant allusions aux épreuves de la grossesse, du travail et de l’accouchement, puis qu’elle l’a allaité deux ans durant.  Il ajoute qu’il faut se montrer bon envers ses parents, en mentionnant la mère avant le père.

Dieu a donné à la femme un rôle différent de celui du père, auprès de ses enfants, et en même temps, Il fait en sorte que la femme reçoive un plus grand honneur et un plus grand respect que l’homme, de la part de ses enfants.  Le père, bien sûr, reçoit également respect et honneur; mais la mère crée habituellement un lien plus fort avec ses enfants, du fait de sa prédisposition naturelle à materner.  Elle est plus honorée par ses enfants, mais ses obligations envers eux sont aussi plus importantes.

J’ai choisi cet exemple pour démontrer que tandis que l’islam reconnaît les différences entre les sexes, il ne reconnaît pas le concept voulant que le genre des personnes soit uniquement influencé par l’éducation ou l’environnement culturel, car il existe des différences profondes entre l’homme et la femme, liées à leur nature même.  Et c’est pourquoi les obligations et responsabilités de chacun diffèrent.

Un autre point important à comprendre est que même si l’homme et la femme sont différents, ils ne sont pas en opposition l’un à l’autre, idée qui se trouve à la base de la pensée occidentale, sur le sujet, et plus particulièrement de la pensée féministe.  Selon cette pensée, il existerait une lutte incessante entre l’homme et la femme, une « guerre des sexes », pour reprendre l’expression populaire.  Un tel concept n’existe pas, en islam.  L’homme et la femme œuvrent ensemble, chacun ayant son importance, comme le jour et la nuit qui se succèdent et qui ne peuvent exister l’un sans l’autre.  On ne peut vivre que de nuit, pas plus qu’on ne peut vivre que de jour.  De même, l’homme et la femme ne sont pas en opposition l’un à l’autre, mais partagent un même objectif, la même raison d’être, la même humanité.  Ils jouent des rôles différents, qui se complètent l’un l’autre et qui dépendent l’un de l’autre pour assurer la salut de l’humanité, non seulement en ce monde, mais également dans l’au-delà, ce qui représente l’objectif ultime du musulman.

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