LEÇONS TIRÉES DE L’HISTOIRE DE MOÏSE ET DE KHIDR (PARTIE 2 DE 2): UN PARCOURS DE LEÇONS

  • Jipar Aisha Stacey (© 2016 IslamReligion.com)
  • Description: Moïse et Khidr voyagent ensemble et Khidr enseigne à Moïse plusieurs leçons, dont la valeur de la patience.

  • LessonsfromStoryofMosesandKhidr2.jpgLes musulmans aiment et respectent Moïse.  Dieu le mentionne plus de 120 fois dans le Coran.  Son histoire est relatée à travers plusieurs sourates, dont la sourate 18, intitulée « La Caverne ».  C’est dans cette sourate que se trouve l’histoire de la rencontre entre Moïse et Khidr.

    Cette histoire nous rappelle que Dieu est le Très-Sage.  Il fait se rencontrer deux des hommes les plus sages de l’histoire et nous enseigne que Son décret découle de Sa sagesse suprême et absolue.  La vie d’un être humain est parfois parsemée d’épreuves, de tragédies et de calamités qui semblent n’avoir aucun sens, à première vue, mais qu’il finit par voir, avec le recul, comme des leçons de Dieu destinées à le rapprocher de Lui.

    Le contentement vis-à-vis le décret de Dieu, que nous le trouvions plaisant ou non à prime abord, est la leçon la plus importante que nous puissions tirer de l’histoire de Moïse et Khidr.  La croyance au décret divin est l’un des six piliers de l’islam.  Accepter et bien comprendre ce que cela implique est primordial.  Les problèmes que nous vivons, dans notre quotidien, peuvent être une source de bien pour nous.

    Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Comme est bonne l’affaire du croyant!  Toutes ses affaires sont bonnes et cela ne s’applique qu’au croyant.  Si un bien lui arrive, il en est reconnaissant et c’est une bonne chose pour lui.  Et si une mauvaise chose lui arrive, il l’endure avec patience et c’est aussi une bonne chose pour lui. »[1]  

    Tel que relaté dans le Coran, Moïse partit à la recherche de Khidr, cet homme possédant plus de savoir que lui.  Il partit en compagnie d’un jeune homme, possiblement Josué, cet homme pieux qui mena les Enfants d’Israël après la mort de Moïse.  Dieu leur avait dit de transporter un poisson vivant dans un seau et leur dit que là où le poisson disparaîtrait, ils trouveraient Khidr.

    En chemin, alors que Moïse faisait une sieste, son compagnon de voyage vit le poisson se tortiller dans son contenant et en sortir pour aller se réfugier dans un cours d’eau à proximité.  Cependant, il oublia d’en informer Moïse et ne s’en souvint que plus tard, alors qu’ils avaient poursuivi leur chemin.  Quand Moïse l’apprit et qu’il réalisa qu’ils avaient dépassé leur destination, il revint rapidement sur ses pas.  Il ne réprimanda pas le jeune homme ni ne se plaignit d’avoir perdu son temps et de devoir rebrousser chemin.  Ce qui était arrivé était arrivé et c’était la volonté de Dieu.  Le comportement de Moïse est celui d’une personne satisfaite du décret de Dieu.  Il s’agit là d’une leçon pour nous tous.  Dans cette vie, nous sommes nombreux à choisir, parfois, la mauvaise voie, mais nous sommes trop embarrassés ou craintifs pour corriger nos erreurs.  Une fois qu’une personne réalise qu’elle a commis une faute, elle doit immédiatement rectifier le tir.  Cela ne devrait jamais être considéré comme une défaite, mais plutôt comme une réussite.

    En revenant à l’endroit où le poisson s’était échappé du seau, Moïse trouva l’homme qu’il cherchait.  Dieu choisit d’éduquer Moïse par l’entremise de trois événements qui eurent lieu durant sa rencontre avec Khidr.  Khidr hésita à laisser Moïse faire un bout de chemin avec lui, car il croyait que celui-ci n’aurait pas la patience d’assister à ces événements et d’en tirer des leçons.  Mais Moïse arriva à le convaincre et ils partirent ensemble.

    Le prophète Mohammed a souvent souligné l’importance du savoir.  Dans certains hadiths, il nous a dit que les anges prient pour les érudits, que Dieu aide toujours les personnes en quête de savoir et que les érudits sont les héritiers des prophètes.

    Khidr et Moïse s’embarquèrent sur un bateau et, alors qu’ils naviguaient, Khidr endommagea le bateau.  Moïse, horrifié, lui dit qu’il venait de faire quelque chose de terrible.  Mais Khidr lui rappela qu’il avait accepté d’endurer ce trajet avec patience et de ne point poser de questions.  Moïse réitéra alors sa promesse et ils poursuivirent leur chemin.  Le Coran nous dit que lorsqu’ils passèrent près d’un jeune garçon, Khidr le tua.  Moïse, à nouveau horrifié, oublia sa promesse.  Khidr la lui rappela à nouveau et ils poursuivirent leur chemin.  Enfin, ils arrivèrent dans une ville et demandèrent à manger, car ils étaient affamés.  Les gens refusèrent et, plutôt que de les confronter ou de quitter la ville, Khidr se mit à reconstruire un mur qui était près de s’écrouler.  Moïse ne comprenait pas pourquoi il ne demandait aucun paiement pour ce travail, ni pourquoi il l’avait fait.  Khidr dit alors à Moïse que c’était la fin de leur trajet ensemble et qu’il allait lui expliquer les raisons de ses agissements.

    Khidr lui dit qu’il avait causé des dommages mineurs au bateau, afin de prévenir un mal encore pire.  Il y avait un roi qui s’en venait, derrière eux, et qui saisissait de force tous les bateaux utilisables.  Plutôt que de perdre leur bateau et leur gagne-pain, les pauvres pêcheurs n’auraient désormais qu’à réparer leur bateau, plutôt que de le céder.  Concernant le jeune garçon, il était destiné à grandir et à tourmenter ses parents avec ses péchés et sa mécréance; Dieu décida donc de le remplacer par un enfant pieux.  Enfin, Khidr, malgré l’attitude des gens de la ville, reconstruisit le mur parce que Dieu le lui avait commandé.  Sous ce mur se trouvait un trésor appartenant à deux jeunes orphelins.  Dieu voulait qu’il demeure caché jusqu’à la majorité des orphelins, qui pourraient alors, sans crainte d’être harcelés ou volés, récupérer leur trésor laissé par leur père, qui était un homme vertueux.

    Dans les trois cas, Khidr agit sur les commandements de Dieu et ne fit rien de sa propre initiative.  Il est important de comprendre que Dieu ne crée pas le mal juste pour le créer, mais souvent comme un précurseur du bien.  Ces trois événements illustrent d’ailleurs ce point.  Lorsque nous réalisons cela, nous risquons moins de nous sentir comme des victimes ou d’avoir l’impression d’être traités de façon injuste.  Parfois, dans une situation difficile, le bien ne nous apparaît pas clairement sur le coup, mais plus tard, avec le recul.  D’autres fois, il nous apparaît clairement dès le départ.  L’histoire de Moïse et Khidr nous apprend à être patients et à avoir confiance en la miséricorde et la sagesse de Dieu.  Elle nous apprend que Dieu ne traite personne de manière injuste et que Son décret est juste et généreux.

     


    NOTE DE BAS DE PAGE:

    [1]Sahih Mouslim

Share the Post: