Le voyage nocturne et l’ascension (partie 6 de 6) : Le retour

par Aisha Stacey (© 2011 IslamReligion.com)

Description: Ce grand miracle sert d’argument aux mécréants pour attaquer l’islam et éprouve la foi des musulmans.

Le prophète Mohammed voyagea sur le dos d’al-bouraq jusqu’à la mosquée de Jérusalem.  De là, il entama une ascension à travers les sept cieux et fut témoin de choses inimaginables.  Il y rencontra et salua les prophètes qui l’avaient précédé, sur terre, et il se retrouva même en présence de Dieu.  La même nuit, plusieurs heures après avoir entamé son voyage, le prophète Mohammed était de retour à la Mecque.

Ce voyage miraculeux allait devenir une arme contre Mohammed, dans les mains de ses ennemis, et un grand test de foi pour ses fidèles.  En revenant à la Mecque, il se rendit chez Oumm Ayman et lui raconta son incroyable voyage.  Elle lui dit alors : « Ô Messager de Dieu!  N’en parle à personne! »  Elle ne doutait pas un instant de ce qu’il venait de lui raconter, mais elle craignait la réaction des autres.

Le prophète Mohammed parlait d’Oumm Ayman en disant « comme ma mère après ma vraie mère ». Elle avait été la servante d’Aminah, la mère de Mohammed, et elle était aux côtés de Mohammed lorsque celui-ci avait perdu sa mère et son grand-père.  Mohammed et Oumm Ayman avaient toujours été très proches et, en revenant de ce voyage nocturne, c’est chez elle qu’il se rendit.

Malgré les craintes d’Oumm Ayman, il lui dit qu’il ne pouvait faire autrement que d’en parler aux gens, car c’était sa responsabilité, devant Dieu, que de transmettre le message, peu importe les conséquences.  Dieu seul avait le pouvoir sur les résultats et non lui.  Il quitta la maison d’Oumm Ayman et se rendit à la mosquée sacrée.  En chemin, il croisa des gens et, petit à petit, la nouvelle de ce voyage nocturne se mit à circuler parmi les gens.

Les réactions

Tandis que Mohammed était tranquillement assis dans la mosquée, Abou Jahl s’approcha de lui et lui demanda, d’un air détaché : « Ô Mohammed, y a-t-il quelque chose de nouveau? ».  Connu comme l’un des pires ennemis de l’islam, Abou Jahl était responsable des tortures, du harcèlement et du meurtre de nombreux nouveaux musulmans, dans les premières années de l’islam.  Bien qu’il fût parfaitement conscient de la haine d’Abou Jahl à son endroit, le prophète Mohammed décida de lui dire la vérité et répondit : « La nuit dernière, j’ai fait l’aller-retour de la Mecque à Jérusalem. »

Abou Jahl, incapable de dissimuler son amusement, demanda à Mohammed s’il était prêt à répéter ces mots devant tous les gens de la Mecque.  Le prophète accepta et Abou Jahl se précipita à l’extérieur de la mosquée, appelant les gens en courant à travers les rues.  Quand il estima qu’il y avait suffisamment de gens à l’intérieur de la mosquée, il demanda à Mohammed de répéter ce qu’il lui avait dit.  Alors celui-ci dit, devant tout le monde : « La nuit dernière, j’ai fait l’aller-retour de la Mecque à Jérusalem. »

La foule se mit aussitôt à rire, siffler et taper des mains.  Ils prirent cela comme une grosse blague et furent saisis d’une hilarité incontrôlable.  C’était, évidemment, ce à quoi s’attendait Abou Jahl et il était ravi de voir la réaction des gens.  Les mécréants virent en cela une chance inouïe de freiner l’avancée de l’islam.  Ils minimisèrent et ridiculisèrent les propos de Mohammed. 

Puis, des gens, dans la foule, qui avaient déjà visité Jérusalem, demandèrent au Prophète de décrire ce qu’il y avait vu.  Mais comme il s’apprêtait à décrire son voyage, il prit conscience d’une chose qui l’agaça au plus haut point.  Il n’avait passé que très peu de temps à Jérusalem et la nature miraculeuse de son voyage avait fait en sorte qu’il n’avait pu faire attention aux détails qui l’entouraient.  Puis, tout à coup, il se mit à leur décrire ce qu’il avait vu.  Plus tard, il raconta qu’à ce moment, Dieu lui avait fait voir tous les détails, directement devant ses yeux, comme s’il y était, pierre par pierre, brique par brique. (Sahih Boukhari).  Et ceux qui avaient vu Jérusalem confirmèrent ses propos.

Dans un autre hadith[1], il est dit que le prophète Mohammed, alors qu’il revenait vers la Mecque, passa au-dessus d’une caravane.  Il put la décrire très clairement.  La caravane avait perdu un chameau et Mohammed les avait interpellés, du ciel, pour leur dire où se trouvait le chameau.  Il avait également bu de leur eau.

Les gens de la Mecque envoyèrent immédiatement un homme trouver cette caravane avant qu’elle n’entre dans la ville, afin d’interroger ses membres au sujet de la nuit précédente.  Ils confirmèrent qu’une voix étrange leur avait dit où se trouvait le chameau et qu’une partie de leur réserve d’eau avait disparu.  Mais même là, ces confirmations ne furent pas suffisantes pour les sceptiques, qui continuèrent de rire et de se moquer.  Ce voyage miraculeux constitua une telle épreuve de foi que certains nouveaux musulmans firent marche arrière et se détournèrent de l’islam.

La douceur de la foi

Mais pour ceux dont la foi était ferme et véritable, l’événement ne faisait que confirmer la toute-puissance de Dieu.  Certains de ceux qui trouvaient l’histoire difficile à croire allèrent voir Abou Bakr, le meilleur ami et fidèle défenseur du prophète Mohammed.  Ils lui demandèrent s’il croyait vraiment que Mohammed avait voyagé de nuit jusqu’à Jérusalem, pour ensuite revenir à la Mecque.  Sans hésitation, Abou Bakr répondit : « Si le messager de Dieu le dit, c’est que c’est vrai. »  C’est à cause de cela qu’Abou Bakr se mérita le titre d’as-Siddiq (le plus grand croyant).  Cet événement constitua un tournant pour plusieurs musulmans.  En plus d’endurer le harcèlement, la torture et les abus de toutes sortes de la part des mécréants, ils se heurtaient maintenant à un concept qui dépassait de loin tout ce qu’ils pouvaient imaginer.  Certains n’arrivèrent pas à composer avec cela et d’autres virent leurs convictions renforcées et purent enfin goûter à la douceur de la foi et de la véritable soumission à Dieu.

Le voyage nocturne, de la mosquée sacrée de la Mecque à la mosquée de Jérusalem, de même que l’ascension à travers les sept cieux, jusqu’à la présence de Dieu, furent des miracles accordés par Dieu à Son dernier prophète, Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), et l’un des plus grands honneurs accordés à un être humain.

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