par Laurence B. Brown, MD

Description: Regard sur l’avis des érudits judéo-chrétiens au sujet de l’authenticité et de la préservation de l’Ancien Testament.

« [La Bible] contient une noble poésie, quelques fables intelligentes, quelques histoires sanglantes, une foule d’obscénités et plus d’un millier de mensonges. »

                              —Mark Twain, Lettres de la Terre, Vol. II

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Commençons par faire monter    « un couple de chaque espèce (d’animal) dans l’arche », puis… Mais attendez un instant : était-ce un couple de chaque espèce comme le mentionne la Genèse 6:19?  Ou bien, comme l’indique la Genèse 7:2-3, « sept couples de chaque sorte d’animaux purs, sept mâles et sept femelles de chaque sorte, et un couple de tous les animaux impurs… »?

Et bien… nous avons de nombreuses années devant nous pour y penser, car selon la Genèse 6:3,  Dieu a promis à l’homme une vie d’une durée de cent vingt ans.

Pourtant, selon la Genèse 11:11, Sem a vécu cinq cents ans…

Bon, d’accord, oublions Sem.  Et allons voir ce que dit la Genèse 9:29 : « La durée totale de la vie de Noé fut de neuf cent cinquante ans. » 

Holà!  Pause!

Considérons les chiffres de l’Ancien Testament sous un angle différent.  La Genèse 16:16 affirme : « Abraham était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar lui donna Ismaël. »  Et la Genèse 21:5 affirme : « Abraham avait cent ans au moment de la naissance d’Isaac. »  Alors voyons voir…  Cent moins quatre-vingt-six, ça donne… quatorze.  Donc Ismaël avait quatorze ans quand Isaac est né.

Un peu plus loin, dans la Genèse 21:8, on peut lire : « L’enfant grandit et Sara cessa de l’allaiter. »  Maintenant, il faut savoir que le sevrage d’un enfant, au Moyen-Orient, se fait traditionnellement à deux ans.  Alors ajoutons deux à quatorze et Ismaël avait seize ans lorsque Sarah ordonna à Abraham de le chasser, avec sa mère Agar (Genèse 21:10).

Très bien.

Jusqu’à maintenant du moins.

Quatre versets plus loin, la Genèse 21:14-19 décrit Ismaël, qui a été banni avec sa mère, comme un pauvre enfant sans défense plutôt que comme un jeune homme de seize ans en pleine forme et débordant d’énergie :

 « Le lendemain, de bon matin, Abraham prépara du pain et une outre d’eau qu’il donna à Agar en les plaçant sur son épaule; il lui donna aussi l’enfant et la congédia. Elle partit à l’aventure et s’égara dans le désert de Beer-Chéba.  L’eau qui était dans l’outre s’épuisa, alors elle laissa l’enfant sous un buisson et alla s’asseoir à l’écart, à une centaine de mètres plus loin, car elle se disait:

  –  Je ne veux pas voir mourir mon enfant.

Elle resta assise en face de lui, gémissant et pleurant.  Dieu entenditla voix du garçon et l’ange de Dieu appela Agar du haut du ciel et lui dit:


– Qu’as-tu, Agar? N’aie pas peur, car Dieu a entendu le garçon là où tu l’as laissé.  Lève-toi, relève le garçon et prends-le par la main, car je ferai de lui une grande nation. 

Dieu lui ouvrit les yeux, et elle aperçut un puits. Elle alla remplir d’eau son outre et donna à boire au garçon. »

Un jeune de seize ans décrit comme un « enfant » ou un « garçon »?  À une époque et en un lieu où les jeunes gens de seize ans étaient souvent déjà mariés et attendaient leur premier ou leur deuxième enfant, en plus d’être d’excellents chasseurs, soldats et, bien que rarement, rois également?  À l’époque d’Ismaël, un jeune de seize ans était un homme adulte.  Alors comment Abraham est-il censé avoir « donné » le « garçon » de seize ans à Agar?  Et comment a-t-elle pu le laisser pleurer (i.e. « la voix du garçon ») comme un pauvre bébé sans défense, sous un buisson?  Et comment l’a-t-elle soulevé pour le prendre par la main?  Enfin, sommes-nous vraiment censés croire qu’Ismaël était si frêle que sa mère dut le faire boire elle-même?

Et bien oui : c’est ce que nous sommes censés croire…

Mais attendez : il y a plus.

Dans 2 Chroniques 22:2, on peut lire que : « Ahazia était âgé de quarante-deux ans lorsqu’il devint roi. »  Quarante-deux ans.  Rien qui soit digne de mention, sauf le fait que dans 2 Rois 8:26, on peut lire : « Ahazia était âgé de vingt-deux ans lorsqu’il devint roi. »  Alors?  Il avait quarante-deux ou vingt-deux ans?

Essayons de trouver une réponse dans la Bible.  2 Chroniques 21:20 nous apprend que le père d’Ahazia, le roi Joram, mourut à l’âge de quarante ans.

Hum!

Le roi Joram mourut à l’âge de quarante ans et c’est son fils de quarante-deux ans qui lui succéda?  En d’autres termes, le roi Joram aurait eu un fils de  deux ans plus vieux que lui-même?  Les mathématiques, selon Mickey Mouse, c’est « être capable de compter jusqu’à vingt sans avoir à enlever vos chaussettes. »  Il va sans dire que ces informations sont totalement insensées.  Et alors que l’on cherche une conclusion logique, 2 Chroniques 22:1 souligne qu’Ahazia était en fait le plus jeune fils du roi Joram et que des pillards avaient tué ses autres fils.

Alors si Ahazia avait deux ans de plus que son père, combien d’années ses frères avaient-ils de plus que leur père?

Évidemment, on ne peut se fier à 2 Chroniques 22:2.  Et 2 Rois 8:26, qui affirme qu’Ahazia avait vingt-deux ans lorsqu’il devint roi, est sûrement la bonne version.

Le roi Joram, donc, mourut à l’âge de quarante ans (2 Chroniques 21:20) et son fils Ahazia lui succéda à l’âge de vingt-deux ans (2 Rois 8:26).  Ce qui signifie que le roi Joram avait dix-huit ans à la naissance d’Ahazia et probablement dix-sept au moment de sa conception.  Mais 2 Chroniques 22:1 nous apprend que le roi Joram avait également des fils plus âgés; il devait donc avoir eu le premier vers l’âge de quinze ans, peut-être moins.  On est en droit de se demander comment il est possible de réconcilier ce fait avec Ismaël décrit comme un poupon sans défense à l’âge de seize ans.  À cette époque, les adolescents étaient en fait des hommes.

Mais qu’en est-il de 2 Chroniques 22:2 qui affirme qu’Ahazia était âgé de quarante-deux ans au moment de succéder à son père?

Une erreur de copiste, sans aucun doute.

Mais là n’est pas le point.

Esaïe 40:8 affirme que « la parole de notre Dieu subsiste éternellement. »  Cette affirmation n’excuse en rien les erreurs de copies, ou d’autres types d’erreurs, aussi petites soient-elles.  En fait, selon Esaïe 40:8, toute « parole » qui ne « subsiste » pas « éternellement » ne peut provenir de Dieu.

Ce qui remet en question l’origine du texte.

Si « la parole de notre Dieu subsiste éternellement » et que la « parole » mentionnant l’âge d’Ahazia ne passe pas à travers l’épreuve du temps, de qui provient cette parole ?   De Dieu ?  Ou de Satan ?

Ne regardez pas maintenant, mais même l’Ancien Testament semble incertain sur ce point.

2 Samuel 24:1 affirme : « La colère de l’Eternel s’enflamma de nouveau contre Israël, et il excita David contre eux, en disant : « Va, fais le dénombrement d’Israël et de Juda. »

Cependant, 1 Chroniques 21:1 affirme : « Satan se leva contre Israël, et il excita David à faire le dénombrement d’Israël. »

Alors c’était lequel?  L’Éternel?  Ou Satan?  Il me semble que la différence est énorme!

Mais sérieusement, l’erreur est compréhensible.  Après tout, il est très difficile de se faire une idée claire de la personne à qui vous parlez quand vous n’arrivez pas à mettre un visage sur une révélation.  Et comme Dieu le dit Lui-même dans Exode 33:20 : « Tu ne pourras pas voir Ma face, car l’homme ne peut Me voir et vivre. »

Alors voilà : nul homme ne peut voir le visage de Dieu et vivre.

Enfin… à l’exception de Jacob, bien sûr.  Car la Genèse 32:30 affirme : « Jacob appela ce lieu du nom de Peniel : car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. »

Et n’oublions pas Moïse, dans l’Exode 33:11 : « L’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. »

Donc aucun homme ne peut voir le visage de Dieu et vivre.

Sauf Jacob et Moïse.

Mais Dieu n’a pas mentionné cette exception, n’est-ce pas?

Peut-être a-t-Il changé d’avis…

Mais peut-être pas.

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