LA TRADITION COMME OBSTACLE À LA VÉRITÉ

  • par islamtoday.net [edited by IslamReligion.com]
  • Description: La vérité a trop souvent été rejetée par les gens uniquement parce qu’elle contredisait leurs coutumes ou leurs traditions.

  • Tradition_as_an_Obstacle_to_Guidance._001.jpgTout message important qui fait son apparition au sein d’une société pour la première fois peut paraître étrange.  C’est pourquoi il est souvent reçu avec hostilité et désapprobation.  Il est remis en doute et considéré avec suspicion.  Dans la plupart des cas, il est condamné et rejeté.

    Le degré d’aversion et d’hostilité envers ce nouveau message est directement proportionnel à la disparité entre son contenu et les croyances, l’éthique et les lois de la société qui le reçoit.

    Ce fut le cas pour le message avec lequel Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) s’est présenté aux Arabes de l’époque, qui sombraient dans l’ignorance.  C’était une société qui baignait dans la corruption, la décadence, la déviance et l’immoralité.  C’étaient des idolâtres dont la vie entière évoluait en fonction des idoles.

    Quand nous étudions de près le message divin transmis par le Prophète, nous constatons que les frictions étaient inévitables.  Non seulement appelait-il les gens au monothéisme pur, mais il les invitait simultanément à réformer leurs vies en adoptant des normes morales élevées et en établissant un système de justice sociale qui heurtait leur mode de vie.

    L’islam vint rejeter les centaines d’idoles adorées par les Mecquois, tout en demandant que chaque affaire soit soumise à la loi divine.  Il définit l’adoration d’idoles comme une bêtise abjecte et tenta de leur faire comprendre que leurs divinités n’étaient en fait rien de plus que les pierres et les morceaux de bois qu’elles étaient en réalité, qu’elles ne pouvaient ni entendre ni voir, pas plus qu’elles ne pouvaient nuire ou être bénéfiques à quiconque.  L’islam rejeta également les fausses croyances qu’entretenaient les païens au sujet des anges et des djinns, croyances qui étaient profondément ancrées dans leur esprit.  Lorsque ce message apparut parmi eux, il apporta d’importants changements à leurs cérémonies rituelles, leurs lois et leurs coutumes.  En fait, il vint modifier profondément presque tous les aspects de leur culture environnante.

    Quand nous considérons ces deux conceptualisations totalement différentes, qui touchent toutes deux à tous les aspects de la vie quotidienne et à tous les principes de la foi, nous ne pouvons que comprendre l’amplitude de la disparité qui les opposait.  D’un côté, il y avait l’ordre établit, qui avait été transmis de génération en génération.  De l’autre, il y avait ce message complètement nouveau de l’islam, qui venait rectifier et modifier toutes leurs croyances.

    Cette disparité seule suffit à expliquer l’aliénation initiale que subit l’islam et avec laquelle le Prophète dû composer durant la majeure partie de sa mission.

    Il ne fut pas le premier prophète à faire face à une telle résistance.  Il est commun, pour des peuples, de vénérer les traditions de leurs ancêtres et de considérer comme impensable de les renier.  Ils voient ces traditions comme des lois sacrées et croient qu’elles constituent le meilleur code de conduite qui soit.  Toute démonstration de doute envers l’une de ces traditions, sans même parler de rejet évident, est considérée comme une insulte non seulement envers ces traditions, mais envers toute la société qui y croit.  Une telle attitude est vue comme du mépris envers les ancêtres et envers leur sagesse, et passe pour une arrogance profonde.  On considère alors que la personne qui amène un nouveau message est coupable d’un manque de révérence envers les ancêtres.  Elle est accusée de récalcitrance et de chercher à effacer leur souvenir.  Pour toutes ces raisons, la plus grande fausse divinité que les prophètes et messagers de Dieu eurent à combattre est la fausse divinité des traditions auxquelles les gens adhèrent aveuglément.

    Le peuple de Moïse (que la paix soit sur lui) rejeta son appel parce qu’il différait trop des traditions de ses ancêtres.  C’était tout simplement trop, pour lui.  Dans le Coran, Dieu nous rapporte les paroles de certains d’entre eux : « Est-ce pour nous détourner de (la voie) que suivaient nos ancêtres que tu es venu à nous? Et pour que le pouvoir vous appartienne à tous deux [ton frère et toi] , sur terre?  Nous ne croirons pas en vous. » (Coran 10:78)

    Abraham (que la paix soit sur lui) dit à son peuple : « Qu’adorez-vous? »  Ils répondirent : « Nous adorons des idoles et nous leur sommes dévoués. »  Il dit : « Vous entendent-elles lorsque vous les implorez?  Vous apportent-elles quelque bienfait?  Ou peuvent-elles vous nuire? »  Ils répondirent: « Non, mais nous avons vu nos pères agissant ainsi. » (Coran 42:70-74)

    Puis, lorsqu’il leur présenta la vérité avec des preuves incontestables démontrant que les fables de leurs ancêtres étaient insensées et qu’elles ne reposaient sur aucune base rationnelle ou scripturale, ils se mirent à justifier leur adhésion aveugle à leurs traditions en invoquant l’autorité de leurs ancêtres.

    Devant de tels arguments, celui qui appelle à la vérité doit présenter clairement les faits et expliquer que la vérité n’apporte aucune valeur aux coutumes héritées des ancêtres lorsque ces coutumes entrent en conflit avec la révélation et avec le bon sens commun.  Dieu rapporte ainsi la réponse d’Abraham : « Mais avez-vous considéré ces idoles que vous adorez et qu’adoraient vos ancêtres? Elles sont toutes des ennemies, pour moi, mais pas le  Seigneur des mondes. » (Coran 42:75-77)

     « Certes, vous et vos ancêtres étiez dans l’erreur ! » (Coran 21:54)

    Le respect des traditions est utilisé pour justifier le fait de dévier de la voie des messagers, pour rejeter tout argument rationnel et éviter d’avoir recours aux preuves.  Cette approche n’est pas le fait d’un seul groupe de personnes.  Il s’agit d’une pratique courante, partout dans le monde, chez ceux qui rejettent la religion de Dieu.  S’ils sont invités à suivre la vérité que Dieu a révélée dans Son livre et qu’Il a envoyée avec Son prophète, ils disent : « La voie sur laquelle nous avons trouvé nos ancêtres nous suffit. » (Coran 5:104) et « Nous suivons le chemin emprunté par nos ancêtres. » (Coran 2:170)

    Lorsque des gens sincères les exhortent à se réformer et qu’ils condamnent le fait qu’ils se complaisent dans leurs bas désirs et leurs indécences, ils répondent : «Nos ancêtres faisaient de même et c’est Dieu qui nous a enjoint de le faire. » (Coran 7:28)

    S’ils répondent ainsi, c’est qu’ils n’ont ni arguments ni excuses valides, étant donné que leurs croyances ne sont fondées ni sur la raison ni sur un livre divin.  C’est pourquoi Dieu dit, à leur sujet : « Et pourtant, il y a des gens qui discutent de Dieu sans aucune connaissance et sans guide ni livre qui puissent les éclairer.  Et si on leur dit : « Suivez ce que Dieu a révélé », ils répondent : « Nous suivons plutôt ce que suivaient nos ancêtres ». (Coran 31:20-21)

    Ce comportement est l’apanage de tous les peuples qui ont rejeté leurs messagers et le message qu’ils leur transmettaient.

    Dieu décrit ainsi les Arabes mécréants spécifiquement, puis les mécréants en général :

    « Leur avons-Nous donné, avant (ce Coran), quelque autre Écriture à laquelle ils seraient fermement attachés?  Ils allèguent plutôt : « Nos ancêtres suivaient une certaine religion et nous nous guidons sur leurs pas. »   Et c’est ainsi que jamais, avant toi, Nous n’avons envoyé un messager dans une cité pour avertir ses habitants sans que les gens aisés parmi eux disent : « Nos ancêtres suivaient une certaine religion et nous suivons leurs traces. ».  [Et le messager répondait] : « Quoi?  Même si je vous apporte [une religion plus à même de vous guider] que celle que suivaient vos ancêtres? »  Et ils répliquaient : « Nous ne croyons pas (au message) que vous (nous) apportez. » (Coran 43:21-24)

    Par conséquent, lorsque nous invitons des gens à suivre la vérité, une telle résistance doit non seulement être prévue, mais comprise.  Nous ne devons pas perdre patience lorsque les gens rejettent même les arguments les plus clairs ou répondent à la plus pure logique de façon irrationnelle ou non pertinente.

    En même temps, les gens doivent sérieusement prendre conscience de leur étroitesse d’esprit et apprendre à être objectifs et sincères dans leur recherche de vérité.  Nous demandons à Dieu d’ouvrir l’esprit et le cœur des gens et de leur faire accepter la vérité.

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