La lutte pour l’unicité de Dieu (partie 1 de 2)

  • par khutbah.com (édité par IslamReligion.com)
  • DescriptionTranscription d’un sermon prononcé par Muhammah Alshareef à l’American University, à Washington DC, devant un parterre composé de musulmans et de non-musulmans.  Partie 1 : les épreuves que subirent les premiers musulman lorsqu’ils rejetèrent les fausses déités et qu’ils se mirent à adorer Dieu de façon exclusive.
  • The_Struggle_for_One_God_(part_1_of_2)._001.jpgÀ l’époque du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), il y avait un chef tribal puissant et influent nommé Mousaylamah.  Pour ceux qui connaissent son histoire, je vous demande qui était son père; demandez à n’importe qui et on vous répondra « Al kadhdhab », i.e. le menteur.  Même si on pouvait retracer ses descendants, aujourd’hui, et qu’on leur demandait qui était leur ancêtre, ils répondraient « le menteur ».  Pourquoi?

    Mousaylimah possédait toutes les caractéristiques pour lancer une nouvelle religion.  Il avait une connaissance étendue de la langue, dans ses plus grands raffinements, il était rompu au discours public captivant, il était plus riche que l’humain ne pouvait l’imaginer et son armée tribale lui était entièrement dévouée et prête à mourir pour lui.  Avec tous ces ingrédients réunis, il proclama à qui voulait l’entendre qu’il était un prophète de Dieu, comme Mohammed.

    Il lui manquait toutefois un ingrédient et son absence contribua à le démasquer : la sincérité.  C’est la raison pour laquelle de nos jours, près de 1400 ans plus tard, il n’y a pas un seul être humain, sur terre, qui croit que Mousaylamah était un prophète de Dieu.  Dieu ne lui a jamais donné la permission de se prétendre tel.

    À l’opposé, il n’y a pas une seconde qui s’écoule, 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, sans qu’un musulman, quelque part dans le monde, ne fasse l’appel à la prière en proclamant Ashadou anna Mohammedan Rasoul-Allah, i.e. j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu.

    Cela parce que ce ne sont pas les êtres humains qui lui ont donné ce titre, pas plus qu’il ne l’a proclamé lui-même.  Quand Héraclès, empereur de Rome, demanda au messager envoyé par Mohammed : « Quel roi a accordé cette autorité à Mohammed? », le messager répondit : « C’est Dieu!  Dieu lui a donné cette autorité. »

    J’ai grandi au Canada, dans une ville nommée Winnipeg; une ville tellement synonyme avec froid que les gens l’appellent « Winterpeg » (winter=hiver).  Il y fait si froid que même les Canadiens des autres villes disent : « Tu es de Winnipeg?  Ne fait-il pas terriblement froid là-bas? ».

    Je suis allé à l’école primaire, à Winnipeg, dans les années 80.  Ma famille et moi vivions dans un environnement où les gens riaient de nous ou nous insultaient dans les magasins et sur la rue.  Il n’était pas rare d’entendre quelqu’un crier « Hé, la bonne femme ninja! » ou « Regarde ce qui vient de sortir du désert! ».

    À l’époque, nous étions les seuls enfants de couleur de l’école.  Je me souviens, un jour, avoir demandé à un ami de deviner quel était le prénom le plus populaire au monde.  Lorsque je lui dis qu’il s’agissait de Mohammed, il me dit : « Casse-toi!  Tu es le seul à porter ce nom dans cette école.  Ce doit être Jean ou un autre nom du même genre. »

    Je ne le blâme pas; nombreux sont ceux, en Amérique du Nord, qui n’ont jamais voyagé et qui n’ont jamais découvert d’autres cultures.

    Le révérend Billy Graham a dit, un jour, un truc assez profond.  Il a dit : « J’ai voyagé à travers le monde et j’ai réalisé que l’Amérique ne possède probablement pas, au fond de sa paume, toutes les vérités du monde. »

    Le révérend Billy Graham mérite le respect pour cette déclaration et pour avoir eu suffisamment de modestie pour le dire devant des millions de téléspectateurs.  Mais bien que l’Amérique ne possède pas toutes les vérités, elle est composée de gens qui cherchent à connaître la vérité.

    L’islam est la religion qui connaît la plus grande expansion aux États-Unis et dans le monde.  Au cours des 50 dernières années, le nombre de musulmans a augmenté de 233%.  Les musulmans sont plus d’un milliards dans le monde.

    La clef de l’islam est la déclaration laa ilaaha illa Allah Muhammad Rasul-Allah – il n’y a pas de divinité méritant d’être adorée à part Allah et Mohammed est Son messager.

    Cette déclaration ne prend que quelques secondes à prononcer, mais elle est au centre de la vie de plus d’un milliard de musulmans à travers le monde.  Seul notre Créateur mérite d’être adoré.

    Prenons un exemple parmi les personnes dont la vie a totalement changé après avoir entendu cet appel à l’unicité de Dieu.  Bilal (que Dieu l’agrée) était un esclave abyssinien appartenant à un aristocrate de La Mecque en l’an 623.  Quand Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) se mit à prêcher le message de l’unicité de Dieu, Bilal renia les 360 statues et idoles adorées par les tribus de La Mecque et se mit à n’adorer que Dieu.

    Hors de lui, son maître, Omeyyah, forçait quotidiennement Bilal à sortir sous le soleil de plomb du désert, à l’heure du midi, et l’obligeait à s’allonger sur le sable, lui brûlant ainsi le dos.  Pour intensifier sa douleur, il plaçait sur sa poitrine un énorme bloc de pierre, tout en lui criant de renoncer à cette nouvelle religion.

    Mais tout ce que Bilal répondait, arrivant à peine à murmurer, était : « Il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a qu’un seul Dieu », ce qui mettait en furie son maître, qui le torturait davantage.

    Bilal fut finalement libéré par un ami proche de Mohammed, Abou Bakr, qui offrit de le racheter à son maître.  Bilal devint par la suite le premier moueddhin (celui qui fait l’appel à la prière) de l’islam.

    Un autre exemple est celui de la musulmane Soumayyah (que Dieu l’agrée).  Elle était aussi une esclave et parce qu’elle, son mari et leur fils avaient accepté l’unicité de Dieu, ils furent sévèrement battus.

    Son tortionnaire, Abou Jahl, ne pouvant plus supporter la voix douce de Soumayyah, qui répétait sans cesse « Il n’y a pas de véritable divinité à part Dieu », empala celle-ci à l’aide d’une lance.  Soumayyah devint ainsi la première martyre de l’islam.  Puisse Dieu l’agréer!

    Bien qu’il soit permis aux musulmans de mentir pour éviter la torture et sauver leur vie, nombre d’entre eux, à l’époque de la révélation, choisirent plutôt de mourir plutôt que de renoncer à leur droit de croire en l’unicité de Dieu.

    Parmi les tyrans de La Mecque se trouvait un homme du nom d’Omar ibn al-Khattab.  Il détestait tant les musulmans qu’il se portait volontaire pour torturer des esclaves ayant renoncé à l’idolâtrie.  Un jour, il eut assez de toute cette situation; il sortit avec son épée, déterminé à trouver Mohammed et à lui trancher la gorge une fois pour toutes.  Il croisa sur sa route Nou’aym ibn Abdoullah, un homme qui, jusque-là, avait caché son islam.  Il demanda à Omar où il allait comme ça.  Celui-ci répondit : « Je cherche Mohammed, celui qui a semé la division parmi nos tribus, qui a humilié nos divinités et qui s’est moqué de notre religion.  Je vais le tuer! »

    Craignant pour la vie du messager de Dieu, Nou’aym réfléchit rapidement et dit : « Pourquoi ne commences-tu pas par ta propre famille?  Ta sœur et son mari ont bien accepté l’islam, eux! »

    Rouge de colère, Omar changea de direction et se dirigea vers la maison de sa sœur.  À ce moment-là, un homme du nom de Khabbab ibn al-Arat était sur place pour enseigner les paroles de Dieu, le Coran, à la sœur d’Omar et à son mari.  Pendant quelques instants, Omar demeura à l’extérieur et écouta.  Puis, il leur cria d’ouvrir la porte.  Khabbab alla se cacher dans une pièce voisine et Fatimah, la sœur d’Omar, cacha le manuscrit sur lequel étaient inscrits des versets du Coran.

    Omar entra et se dirigea tout droit vers son beau-frère.  « J’ai entendu dire que vous avez tous deux accepté Mohammed comme prophète et que vous avez décidé de le suivre?! »  Puis, il envoya un coup de poing au visage de son beau-frère.  Sa sœur s’interposa pour protéger son mari et c’est alors qu’Omar la gifla de toutes ses forces.

    La peau de sa joue se fendit, elle tomba par terre et le sang se répandit sur ses vêtements.  Elle regarda son frère et, à travers ses larmes, lui dit : « Oui, Omar, nous sommes musulmans; nous croyons en Dieu et en Son messager.  Peut-être ne détiens-tu pas la vérité, comme tu sembles le croire? »

    Omar, honteux d’avoir ainsi frappé sa sœur, se calma.  Il demanda : « Qu’est-ce que cette récitation que j’ai entendue avant d’entrer? »

    Sa sœur répondit : « Je crains ce qui pourrait arriver à ce manuscrit s’il tombait entre tes mains! »  Mais Omar jura au nom de ses idoles qu’il ne ferait rien de répréhensible.  Elle lui tendit alors le manuscrit après lui avoir demandé de faire ses ablutions et il récita :

    « Ta. Ha.  Nous ne t’avons point révélé ce Coran, (ô Mohammed), pour que tu sois tourmenté, mais comme un rappel pour celui qui craint (Dieu), une révélation venant de Celui qui a créé la terre et les cieux sublimes, le Tout Miséricordieux, qui S’est établi sur Son Trône.  C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, ce qui se trouve entre les deux, ainsi que ce qui se trouve dans les profondeurs du sol.  Et même si tu élèves la voix, [sache qu’Il] connaît toutes les (pensées) secrètes, même les plus cachées.  Dieu!  Point de divinité à part Lui!  Et Il possède les plus beaux noms. » (Coran  20:1-8)

    Plus tard, ce jour-là, Omar alla rendre visite au messager de Dieu.  Mohammed lui retira son manteau en lui disant : « Le temps n’est-il pas venu, pour toi, de devenir musulman? »   Omar répondit : « Je ne suis venu que pour cette raison.  Ashadou an laa ilaaha illa Allah, wa ashadou anna Muhammadan Rasoul-Allah (Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mohammed est Son messager). »

    Le Prophète s’écria « Allahou Akbar! » (Dieu est le plus Grand) et tous ceux qui l’entendirent et qui avaient vu entrer Omar surent qu’il était devenu musulman.

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