- par Aisha Stacey (© 2019 IslamReligion.com)
Description: La foi, ce sont des croyances correctes et des actions sincères.
Quand une personne suit une religion, quelle qu’elle soit, elle croit, le plus souvent, en un au-delà. Elle croit qu’il existe quelque chose d’autre que ce monde-ci et qu’une récompense ou un châtiment y attend les gens. Personne ne veut être châtié; chacun veut être sauvé du châtiment auquel il croit. C’est pourquoi la religion nous parle du concept de salut, de délivrance. Mais comment atteindre ce salut? Est-ce par la foi seulement? Par les actions? Ou par une combinaison des deux?
La plupart des branches du bouddhisme affirment que le salut de l’être humain s’atteint par la méditation, la sagesse, l’ascétisme et les bonnes actions. La plupart soulignent l’importance du développement personnel. Il n’y a pas de concept de Paradis ni d’Enfer; le salut s’atteint par le savoir et la capacité de chacun à s’échapper du cycle de morts et de réincarnations. Dans ce contexte, la foi fait référence à un engagement sincère à mettre en pratique les doctrines de la religion pour atteindre un état d’illumination.
Dans l’hindouisme aussi, le salut est atteint en arrivant à sortir du cycle de morts et de réincarnations. C’est un système d’actions, de ce qu’une personne doit faire pour atteindre le Moksha. On retrouve, chez les Hindous, diverses croyances et pratiques, mais elles ont peu d’importance; le plus important, ce sont les bonnes actions. Faites de bonnes actions et menez une bonne vie ou alors accomplissez de mauvaises actions et subissez-en les conséquences. D’une manière générale, les religions orientales ont tendance à mettre l’emphase sur les actions plutôt que sur la foi.
Le judaïsme enseigne que la seule façon d’atteindre le salut est d’accomplir de bonnes œuvres et souligne que quiconque mène une vie vertueuse, peu importe sa foi (ou son absence de foi), recevra une part de la récompense de l’au-delà. Dans le christianisme, toutefois, la foi est essentielle à l’atteinte du salut. Pour les chrétiens, la foi se définit comme le fait de croire fermement que Jésus fut sacrifié pour racheter les péchés des êtres humains. Ils croient que grâce à ce sacrifice de Jésus, tous leurs péchés sont pardonnés. Ils croient également qu’en nourrissant fermement cette croyance, ils n’auront pas à subir les conséquences de leurs péchés et qu’ils seront forcément sauvés. Le salut, pour eux, ne s’atteint ni par les bonnes œuvres ni par les prières, ni par la lecture assidue de la Bible.[1] Paul a écrit, dans sa lettre aux Éphésiens : « Car c’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter. » (Éphésiens 2:8-9).
L’islam nous enseigne que le salut s’atteint à la fois par des croyances correctes et par de bonnes œuvres. Les musulmans n’ont aucunement besoin d’expier les péchés commis par Adam et Ève, car ils croient que chaque être humain naît en état de pureté et que ceux qui se convertissent à l’islam entrent dans cette religion aussi purs qu’au jour de leur naissance. Les concepts islamiques du Paradis et de l’Enfer nous mettent devant des choix à faire. On peut choisir de se soumettre à Dieu et d’obéir à Ses commandements pour accéder au bonheur éternel ou on peut choisir de se détourner de Dieu et de languir en Enfer. Se soumettre à Dieu, pour le musulman, signifie suivre une voie médiane en toute chose; il ne prend pas des mesures extrêmes et il sait que son salut dépend de la justesse de ses croyances et de l’accomplissement de bonnes œuvres. La foi du musulman est fondée sur des croyances profondes qui sont mises en pratique par des actions concrètes.
« … ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres recevront un pardon et une énorme récompense. » (Coran 35:7)
L’islam nous enseigne que les bonnes actions ne sont rien si elles ne sont pas accompagnées de la foi et que la foi n’est rien sans actions qui la démontrent. Il n’y a donc pas de débat à savoir si la foi est plus essentielle que les actions ou vice versa. Selon l’islam, la foi est faite de trois composantes : la croyance dans le cœur et dans l’esprit, l’affirmation par les paroles et les bonnes actions. Il n’y a aucun désaccord, à ce sujet, chez les érudits musulmans, qui affirment que la foi augmente avec les actes d’obéissance et diminue avec l’accumulation des péchés.
Dans le Coran, les bonnes œuvres sont souvent mentionnées tout de suite après la foi :
« Et ceux qui croient et font de bonnes œuvres, ceux-là sont les gens du Paradis, où ils demeureront éternellement. » (Coran 2:82)
« Quant à ceux qui croient et font de bonnes œuvres, Nous leur effacerons leurs méfaits et les rétribuerons selon les meilleures de leurs œuvres. » (Coran 29:7)
Il est cependant important de comprendre qu’il n’y a pas de récompense pour les bonnes actions qui ne sont pas accompagnées des bonnes croyances. Par exemple, si des bonnes actions sont faites pour quelqu’un ou quelque chose d’autre que Dieu, elles sont rejetées. Si elles sont accomplies uniquement pour recevoir une récompense matérielle, elles sont également rejetées. Les actions d’un croyant doivent être intrinsèquement bonnes et pas seulement en apparence. Par exemple, donner en charité peut paraître une bonne action, mais cela peut être fait dans le but d’avoir l’air charitable aux yeux des autres. Dans un hadith bien connu, le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Les actions ne valent que par les intentions qui les accompagnent et chacun sera rétribué selon son intention. »[2]
Pour conclure, les érudits musulmans s’accordent pour dire que la foi d’une personne dépend de ce que cette personne a dans le cœur, de son attestation de foi et du fait d’éviter d’entretenir des doutes. Elle dépend également des actions d’une personne, comme le fait de mettre en pratique les piliers de l’islam. Maintenant, bien que la foi et les actions soient étroitement liées, il est important de souligner que personne n’entrera au Paradis sur la seule base de sa foi ou de ses actions, car le Paradis ne s’atteint que par la grâce de Dieu. Le prophète Mohammed a dit à ses compagnons : « Nul d’entre vous n’atteindra le salut sur la seule base de ses actions. » Ils lui demandèrent : « Pas même toi, ô messager? » Le Prophète leur répondit : « Pas même moi, à moins que Dieu ne m’embrasse de Sa miséricorde et de Sa grâce. »
Et la seule façon d’obtenir la miséricorde et la grâce de Dieu, c’est de nourrir les bonnes croyances et d’accomplir les bonnes actions.
« Il exauce ceux qui croient et font de bonnes œuvres, et accroît Sa grâce envers eux. » (Coran 42:26)