L’IMPORTANCE DE LA PRIÈRE

  • par Jamaal al-Din Zarabozo
  • Description: La prière constitue un programme de développement unique qui, s’il est accompli avec dévouement, peut apporter au musulman de nombreux bienfaits spirituels, physiques et éthiques.

  • The_Importance_of_Prayer_001.jpgL’importance de la prière, en islam, ne peut être minimisée.  C’est le premier pilier de l’islam que le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a mentionné après la profession de foi, par laquelle une personne devient musulmane.  La prière a été rendue obligatoire pour tous les prophètes et tous les peuples.  Par exemple, quand Dieu a parlé à Moïse de vive voix, Il lui a dit, entre autres :

     « Je t’ai choisi, alors écoute ce qui va t’être révélé.  En vérité, je suis Dieu et il n’y a pas d’autre divinité à part Moi.  Adore-Moi donc et accomplis la prière pour M’avoir présent en ta pensée. » (Coran 20:13-14)

    De même, l’obligation des cinq prières quotidiennes fut transmise au Prophète lors de son ascension au ciel.  Et quand Dieu loue les croyants, comme au début de la sourate al-Mou’minoune (les croyants), une des premières caractéristiques qu’Il leur attribue est leur observation assidue des prières obligatoires.

    Une fois, un homme interrogea le Prophète sur l’action la plus vertueuse.  Ce dernier répondit que l’action la plus vertueuse était la prière.  L’homme demanda s’il y en avait d’autres et le Prophète lui répondit trois fois que c’était la prière.  Puis, lorsque l’homme insista, il répondit qu’il y avait aussi « le jihad dans la voie de Dieu ».[1]

    Plusieurs déclarations du Prophète soulignent l’importance de la prière.  Par exemple, il a dit :

    « La première chose sur laquelle le serviteur de Dieu devra rendre des comptes, au Jour du Jugement, est la prière.  Si elle a été accomplie correctement, alors le reste de ses actions sera accepté.  Mais si elle est incomplète, alors le reste de ses actions sera incomplet également. »[2]

    L’importance des prières est due au fait que peu importe les actions qu’une personne accomplit, au cours de sa vie, l’aspect le plus important est sa relation avec Dieu, i.e. sa foi (imaan), sa conscience de Dieu (taqwa), sa sincérité (ikhlas) et son adoration (ibaadah).  Cette relation avec Dieu se manifeste, se met en pratique et s’améliore par le biais de la prière.  Alors si les prières sont faites correctement, les actions de la personne sont habituellement bonnes; et si les prières ne sont pas faites correctement ou sont incomplètes, alors le reste de ses actions sera à cette image.

    En réalité, si les prières sont correctement accomplies – avec concentration, humilité et foi – elles auront un effet durable sur la personne.  Après la prière, son cœur et ses pensées seront occupés par Dieu.  Elle éprouvera à la fois de la crainte et de l’espoir, par rapport à Dieu.  Et, dans cet état, elle ne voudra pas se retrouver en position de désobéissance envers Dieu.  Dieu mentionne cet aspect de la prière lorsqu’Il dit :

     « Certes, la prière préserve de l’indécence et des actes d’injustice. » (Coran 29:45)

    Nadwi a décrit cet effet de la prière d’une façon fort éloquente :

    « Son but est de générer, chez l’homme, un tel pouvoir spirituel, une telle lumière de la foi et une telle conscience de Dieu qu’il sera ensuite assez fort pour lutter efficacement contre le mal et la tentation de toutes sortes, pour demeurer ferme devant l’adversité et pour se protéger contre la faiblesse de la chair et les appétits immodérés. »[3]

    L’effet général que devraient avoir, sur l’être humain, l’accomplissement assidu des prières quotidiennes est également décrit dans d’autres versets du Coran, tel celui-ci :

     « Certes, l’homme a été créé impatient; quand un malheur le touche, (il est) agité, et quand un bonheur le touche, il devient avare.  À l’exception, cependant, de ceux qui prient tout en étant constants dans leurs prières… » (Coran 70:19-23)

    Quant à l’au-delà, la satisfaction et le pardon de Dieu sont étroitement liés aux prières.  Le Prophète a dit :

    « Dieu nous a obligés à cinq prières quotidiennes.  Il faut donc faire parfaitement ses ablutions, prier à l’heure prescrite, compléter ses inclinations, ses prosternations et faire preuve de khoushou. »[4]

    Les prières sont un type de purification pour l’être humain, qui se tourne vers son Seigneur et établit une connexion, avec Lui, cinq fois par jour.  Ces rencontres quotidiennes avec Dieu devraient normalement suffire à éloigner une personne des mauvaises actions.  Ces prières devraient également être un moment de repentir, où le croyant s’empresse de demander pardon à Dieu pour toute mauvaise action qu’il aurait commise depuis sa dernière prière.  De plus, la prière est en elle-même une bonne action qui efface certaines mauvaises actions perpétrées par le (la) croyant(e).  Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

     « S’il y avait une rivière près de la maison de l’un d’entre vous et qu’il s’y baignait cinq fois par jour, y aurait-il encore des saletés sur cette personne? »  Ils répondirent : « Non, certainement pas. »  Il dit alors : « C’est comme les cinq prières quotidiennes, par lesquelles Dieu efface les péchés. » (Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim)

    Dans un autre hadith, il a dit :

     « Les cinq prières quotidiennes et la prière du vendredi jusqu’à celle du vendredi suivant sont une expiation pour ce qui est commis entre elles. » (Sahih Mouslim)

     


    FOOTNOTES:

    [1]Hadith recueilli par Ahmad et ibn Hibban.  Selon al-Albani, il est hasan.  Muhammad Nasir al-Din al-Albani, Sahih al-Targheeb wa al-Tarheeb (Beirut: al-Maktab al-Islami, 1982), vol.  1, p.  150

    []Recueilli par al-Tabarani.  Selon al-Albani, il est sahih.  Al-Albani, Sahih al-Jami, vol.1, p.  503.

    [3]Nadwi, p. 24

    [4]Khoushou signifie que le cœur de la personne est en harmonie avec sa prière.  Cet état du cœur se reflète alors sur le corps; la personne demeure calme et immobile, son regard est baissé et même sa voix est affectée par ce qu’elle ressent dans son cœur.

    Pour plus de détails sur ce concept, voir Muhammad al-Shaayi, al-Furooq al-Laughawiyyah wa Atharahaa fi Tafseer al-Quran al-Kareem (Riyadh: Maktabah al-Ubaikaan, 1993), pp.  249-254.

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