- par Tarek al-Barghouthi (islamtoday.net) [éditépar IslamReligion.com]
Description: Le prophète Mohammed dirigeait les gens avec amour, compassion et une attention sincère et c’est pourquoi il obtint un respect et une obéissance inégalés.
L’amour est la pluie qui étanche la soif de l’âme, surtout dans les moments de désespoir, quand les plus forts dévorent les plus faibles et quand ceux qui sont au pouvoir oppriment ceux qui ne le sont pas.
C’est pourquoi l’amour fut l’approche choisie par le meilleur homme de l’humanité, que Dieu envoya comme une miséricorde pour guider les gens et les éloigner de toute forme d’oppression.
Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) était tel que Dieu le décrit dans le Coran :
« Il vous est certes venu un messager, choisi parmi vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude envers vous, plein de compassion et de miséricorde envers les croyants. » (Coran 9:128)
Les compagnons du Prophète l’aimaient beaucoup. Le jour de la bataille de Badr, celui-ci organisait les rangs de combattants avec le bâton dont il se servait pour marcher. Ce faisant, il donna un petit coup à Sawad ibn ‘Aziyyah sur l’estomac et Sawad dit : « Tu m’as fait mal et je demande une compensation! ».
Le Prophète lui donna son bâton et lui dit : « Tu peux te venger. »
Immédiatement, Sawad étreignit le Prophète et dit : « Ô messager de Dieu! Alors que je suis là, en rang, je songe à la proximité de ma mort et je souhaite t’étreindre avant qu’elle n’arrive. »
Son amour pour le Prophète motiva la réaction de Sawad.
C’est ce même amour qui fit que lorsque cette femme de la tribu de Banou Dinar fut informée de la mort de son mari, de son frère et de ses deux fils sur le champ de bataille, elle s’enquit ensuite de l’état du Prophète. Lorsqu’on lui dit qu’il allait bien, elle demanda à le voir. Lorsqu’elle le vit, elle dit : « Tant que tu es sain et sauf, toute calamité n’est qu’un incident mineur. »
Y a-t-il un seul leader, dans l’histoire de l’humanité, qui fut aimé comme ses compagnons aimaient le Prophète?
Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) aimait profondément les gens, grâce à la grande compassion que Dieu avait placée dans son cœur. Il aimait aussi le message qu’il était chargé de transmettre, tout comme il aimait sa ville natale, La Mecque, et sa ville d’adoption, Médine. Il aimait la noble raison d’être de sa vie. Et comme il se respectait lui-même, il évitait tout ce qui était considéré comme vil.
Aisha, une de ses épouses, lui demanda, un jour : « Pourquoi te fatigues-tu autant [à prier] alors que Dieu t’a déjà pardonné tous tes péchés, passés et futurs? »
Il répondit : « Ne m’appartient-il pas de me comporter en serviteur reconnaissant? »[1]
À part la révélation de Dieu, le secret du succès du Prophète, en tant que leader, est qu’il dirigeait les gens avec amour. Et cet amour, les gens le ressentaient.
Le message qu’il transmettait en était un de compassion et de miséricorde. Toute personne raisonnable qui l’entendait l’adoptait avec un dévouement total.
Le Prophète possédait toutes les qualités nécessaires au leadership, incluant le courage, la sagesse, la patience, la force d’âme et la diligence. Il était un exemple à suivre dans tous les aspects de sa vie.
Le leadership, en tant que concept, est souvent considéré comme une innovation occidentale. Bien que ce ne soit probablement pas le cas, il est cependant vrai qu’en Occident, le leadership est un sujet de recherches et de diverses études académiques. Il est intéressant d’étudier de quelles façons le prophète Mohammed fut un grand leader et la façon dont ses compagnons reprirent le flambeau de ce leadership après lui.
Si nous considérons le type de leadership que nous retrouvons dans le monde arabe d’aujourd’hui, nous ne pouvons que constater à quel point il est fondé sur le modèle militaire : suivez les ordres et ne posez pas de questions. Cette approche peut être acceptable dans le cadre d’opérations militaires, mais certainement pas pour diriger un pays. Cette approche est condamnée à l’échec dès le départ.
Le leadership du prophète Mohammed contraste totalement avec le régime militaire. Auteur de l’ouvrage intitulé The Leadership of Muhammad, le professeur John Adair, au cours d’une entrevue à la radio, fut interrogé à savoir pourquoi les leaders arabes sont aussi incompétents, tandis que le leadership du prophète Mohammed fut un véritable succès. Adair répondit que les leaders arabes d’aujourd’hui utilisent la peur pour diriger alors qu’ils devraient plutôt faire ce qu’a fait le prophète Mohammed, c’est-à-dire gagner le cœur des gens.
Puis il ajouta : « Les leaders, de nos jours, sont censés être au service de leur peuple. Toutefois, le leadership, dans vos pays (arabes), est trop souvent fondé sur l’héritage et l’acquisition des richesses et du pouvoir. »
Le prophète Mohammed est l’exemple à suivre sur la façon de diriger, que ce soit au niveau politique, social ou familial. Il a dit : « Les meilleurs leaders, parmi vous, sont ceux que vous aimez et qui vous aiment en retour. Ils prient pour vous et vous priez pour eux. »[2]