L’ESPRIT D’ADORATION EN ISLAM (PARTIE 2 DE 3) : LA PRIÈRE ET LE JEÛNE

  • par Abul A`la Mawdudi (édité par IslamReligion.com)
  • Description: La prière et sa raison d’être, de même que l’esprit du jeûne, en islam.

  • The_Spirit_of_Worship_in_Islam_(part_2_of_3)_-_The_Prayer_and_Fasting_001.jpgQu’est-ce qui pousse le musulman à offrir ses prières en des endroits où personne ne peut le voir et à des moments où personne ne lui a demandé de le faire?  N’est-ce pas parce qu’il croit que Dieu l’observe à chaque instant et en tout lieu?  Qu’est-ce qui, durant quelques minutes, le pousse à laisser tomber ses occupations quotidiennes, aussi importantes soient-elles, pour se diriger vers la mosquée et prier?  Qu’est-ce qui l’arrache à son lit et à son sommeil confortable, aux petites heures du matin?  Qu’est-ce qui le pousse à se rendre à la mosquée durant les grandes chaleurs de l’après-midi ou à laisser tomber ses divertissements du soir pour aller prier?  Serait-ce autre chose que le simple sens du devoir, le sentiment d’avoir à remplir ses responsabilités envers son Seigneur?  Et pourquoi ne se risque-t-il jamais à apporter des modifications de son cru à ses prières?  Parce que son cœur est rempli de la crainte de Dieu et qu’il sait qu’il devra se présenter devant Lui, au Jour du Jugement, pour rendre des comptes sur la vie qu’il aura menée sur terre.

    Y a-t-il meilleur entraînement moral et spirituel que la prière à heures régulières?  C’est cet entraînement qui fait d’une personne une parfaite musulmane, car la prière lui rappelle constamment l’engagement qu’elle a pris envers Dieu, revigore sa foi en Lui et lui apporte la conscience permanente du Jour du Jugement.  Cela l’amène également à suivre la voie tracée par le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) et à observer ses devoirs religieux.

    C’est un entraînement rigoureux qui permet au musulman de mettre en pratique ses idéaux.  Il va de soi que si le sens du devoir d’une personne envers son Créateur est si développé qu’elle place ces devoirs au-dessus de toutes ses occupations quotidiennes et qu’elle s’astreint sérieusement à accomplir ses cinq prières quotidiennes, alors elle n’encourra pas intentionnellement la colère de Dieu, colère qu’elle s’efforce constamment d’éviter.  Elle s’efforcera de se conformer à la Loi de Dieu dans toutes les sphères de sa vie avec le même sérieux qu’elle met à accomplir ses cinq prières quotidiennes.  Cette personne se révélera le plus souvent fiable à plusieurs niveaux, car si l’ombre du péché s’approche d’elle, elle fera tout pour l’éviter, car son cœur est rempli de la crainte de Dieu.  Mais si, par malheur, cette personne tombe dans le péché et désobéit à Dieu, cela ne peut être dû qu’à un problème provenant du plus profond de son être.

    Il est préférable, pour les musulmans, de faire leurs prières en congrégation, et plus particulièrement la prière du vendredi.  Cela contribue à créer des liens d’amour et de respect mutuel entre les musulmans.  Cela éveille également en eux la conscience de leur collectivité et de leur unité et développe chez eux des sentiments de fraternité.  Les prières en congrégation sont également un symbole d’égalité, car les riches et les pauvres, les dirigeants et les subalternes, les éduqués et les illettrés, les Noirs et les Blancs, tous se tiennent côte à côte et se prosternent ensemble devant leur Seigneur.  Les prières à horaires réguliers inculquent également une certaine discipline chez le musulman et l’obéissance envers celui qui a été nommé pour diriger la prière.  Bref, la prière amène le musulman à acquérir toutes ces vertus qui rendent possible le développement d’une vie individuelle et collective pleine de richesse.

    C’étaient là quelques-uns des nombreux bienfaits que retire le musulman des prières quotidiennes.  Si nous refusons de les accomplir, nous sommes les uniques perdants.  Si vous voyez des musulmans refuser de prier, de deux choses l’une : soit ils considèrent que la prière n’est pas obligatoire, soit ils considèrent qu’elle l’est.  Dans le premier cas, leur prétention à la foi n’est qu’un honteux mensonge, car s’ils refusent de recevoir des ordres de Dieu, c’est qu’ils ne reconnaissent même pas Son autorité.  Dans le second cas, s’ils reconnaissent l’autorité de Dieu mais font fi de Ses ordres, alors ils sont les êtres les moins fiables qui soient sur terre.  Car s’ils se permettent d’agir ainsi vis-à-vis de la plus grande autorité qui existe dans l’univers, quelle garantie avons-nous qu’ils n’agiront pas de même avec leurs frères du genre humain?  Et si la duplicité prend le dessus, dans une société, à quoi doit-on s’attendre?

    Le jeûne

    Comme les prières nous apportent des bienfaits cinq fois par jour, le jeûne du mois de ramadan nous en apporte une fois l’an.  Durant ce mois, les musulmans s’abstiennent de manger et de boire du lever au coucher du soleil, peu importe à quel point ils ont faim et soif.  Et qu’est-ce qui les pousse à s’astreindre ainsi si ce n’est leur foi en Dieu et la crainte du Jour du Jugement.  À chaque instant du jeûne, le musulman combat ses désirs et ce faisant, proclame la suprématie de la Loi de Dieu.  Ce sens du devoir et l’esprit de patience qu’inculque tout un mois de jeûne aide le musulman à raffermir sa foi.  La rigueur et la discipline, durant ce mois, nous ramènent aux réalités de la vie et nous aident, durant le reste de l’année, à nous soumettre totalement à Sa volonté.

    Par ailleurs, le jeûne a un certain impact sur les sociétés musulmanes car tous les musulmans, indépendamment de leur statut, doivent jeûner au cours du même mois, ce qui rappelle l’essentielle égalité des hommes et crée chez eux des sentiments d’amour et de fraternité.  Durant le ramadan, le mal demeure à l’arrière-plan, tandis que le bien occupe l’avant-scène, ce qui crée une atmosphère générale de piété et de pureté.  C’est pour leur bien que cette discipline a été imposée aux musulmans.  Et ceux qui ne respectent pas le jeûne ne sont pas des gens auxquels ont peut se fier.  Les pires d’entre eux sont ceux qui, en toute connaissance de cause, n’hésitent pas à manger et à boire en public durant ce mois sacré.  Ils démontrent ainsi à tous qu’ils n’ont que faire des ordres de Dieu et qu’ils ne sont pas des membres fidèles de la communauté musulmane, dont ils se dissocient manifestement.  Vu leur mépris pour le respect de la Loi et pour les obligations religieuses, on ne peut attendre que le pire de tels hypocrites.

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